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Etre (démocrate) ou ne pas être

Publié le 03 août 2010 par Aurialie

Il y a une semaine, j'avais commencé à traduite un article de David J. Kramer (charcheur au German Marshall Fund) paru sur The Moscow Times intitulé Medvedev is no democrat. En voici les premiers paragraphe : "Ceux qui avaient espéré que le président Dmitri Medvedev apporterait à la Russie un avenir plus démocratique, tourné amicalement vers l'Ouest, ont connu des montagnes russes d'émotions ces derniers temps. Ils ont été enthousiasmés par le discours que Medvedev a donné devant les ambassadeurs de Russie il y a [trois] semaines, dans lequel il a parlé de la nécessité d'une "modernisation des alliances" avec les États-Unis et d'autres pays occidentaux. Une fois de plus, Medvedev a exprimé son soutien à l'État de droit, à la démocratie et aux institutions de la société civile : "Il est dans l'intérêt de la démocratie russe que le plus grand nombre de nations possible suive les normes démocratiques dans leur politique intérieure."

Etre (démocrate) ou ne pas être
Trois jours plus tard, cependant, les commentaires de Medvedev lors d'une conférence conjointe avec la chancelière allemande Angela Merkel ont été carrément déprimants, lorsqu'il a pris sur soi la responsabilité d'une loi qui ferait dangereusement accroître les pouvoirs du Service fédéral de sécurité. Ce projet de loi a été soumis par le gouvernement à la Douma d'État après les attentats du métro de Moscou en mars. Entre autres choses, il permettra d'élargir les pouvoirs du FSB qui pourra avertir les citoyens que leurs actions pourraient constituer une violation future de la loi. Combien de fonctionnaires de police peuvent deviner ce que Dieu seul sait, mais l'une des craintes, c'est que le projet de loi soit utilisé pour intimider les opposants au gouvernement qui seront amenés à réfléchir deux fois avant de parler ou d'agir. [...]

Les principaux militants des droits humains russes ont averti dans une lettre ouverte récente que cette loi serait le retour dans le pays à la "tyrannie judiciaire, l'intimidation des dissidents et le contrôle par les services de sécurité des activités pacifiques des citoyens." Eux et d'autres opposants au projet de loi avaient espéré que Medvedev opposerait son veto à la législation, mais ses discussions avec Mme Merkel ont tué ces chances. "La loi sur le FSB est un projet de loi interne. Chaque pays a le droit d'améliorer sa législation, notamment celles relatives aux services spéciaux", a déclaré M. Medvedev." […]

La suite de l'article fait ensuite référence à d'autres lois ou projets de loi : l'un interdisant aux personnes déjà condamnées pour des infractions - y compris des infractions au code de la route, tel un excès de vitesse - d'organiser des rassemblements publics et des manifestations ; l'autre donnant aux services de police un plus grand pouvoir pour fermer des sites web et poursuivre les fournisseurs de services Internet ; un 3e accordant plus de pouvoirs aux gouverneurs locaux, notamment celui des renvoyer des maires, ce qui rendrait l'élection directe des maires dénué de sens.

L'auteur souligne ensuite le peu de résultat dans l'enquête sur les meurtres de la militante des droits de l'Homme en Tchétchénie Natalia Estemirova et de l'avocat Sergueï Magnitski ; et termine sur un bilan peu flatteur : "'Plus de moitié de la présidence de Medvedev a passé et la situation politique en Russie reste catastrophique. Le rapport 2009 sur les Droits de l'Homme du Département d'Etat américain donne des informations détaillées sur le nombre élevé d'assassinats parmi les opposants du gouvernement, les journalistes et militants des droits de l'Homme, dont la plupart reste impunie. En outre, la corruption s'aggrave, l'État de droit est pratiquement inexistante, et le Caucase du Nord est un foyer de violations des droits de l'homme et du terrorisme. [...]"

Etre (démocrate) ou ne pas être
Quelques jours après la parution de cet article, un autre était publié annonçant la démission de la conseillère en Droit de l'Homme du Kremlin, Ella Pamfilova, du fait de l'atmosphère actuelle en Russie. Depuis quelques mois, elle critiquait la politique intérieure de la Russie et notamment l'échec du gouvernement d'engager le dialogue avec la société civile.

Et enfin, ce week-end, le rappeur engagé Noize MC (aka Ivan Alekseev) a été arrêté après un concert à Volgograd et condamné hier à 10 jours d'arrestation administrative pour "hooliganisme", pour avoir offensé verbalement des policiers dans une de ses chansons. Le conflit a commencé quand le batteur du groupe, Pavel Teterin, est descendu dans la foule avec sa casquette pour demander de l'argent à la foule. Ce geste symbolique, traditionnel dans les concerts de Noize Mc, a été pris pour une action réelle de mendicité par les policiers présents.

En réponse, Alekseev a entamé une chanson, qui accuse les officiers de police de violence, corruption et stupidité, devant un cordon de policiers (vidéo). Le refrain est le suivant : "Гражданин, стоп-стоп ; по карманам – хлоп-хлоп, по почкам – стук-стук, и кури бамбук, друг !". (dont la traduction pourrait être : Citoyen, stop-stop ; Montre tes poches – hop-hop ; Et maintenant tes reins – pan-pan ; Va-t-en et fume la moquette !). Le chanteur aurait également comparé les policiers à "des animaux avec des emblèmes rouges sur leurs têtes'. Lors de la comparution immédiate, il a demandé pardon et a mis son comportement sur le stress causé par la naissance de son fils trois jours avant. Une pétition a été mise en ligne pour demander sa libération immédiate.

Source image : The Moscow Times

PS : Malgré mes nombreuses relectures, il peut rester des fautes, et je m'en excuse par avance.


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