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Chalon dans la rue 2010 (3)

Publié le 04 août 2010 par Onarretetout

Marionnettes et objets

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Les seaux, par la Compagnie La valise. Un conte d’Henri Gougaud porté par Fabien Bondil. Une petite fille pleure sa maman morte, jusqu’au jour où elle va la voir au pays des morts et que celle-ci lui demande d’arrêter de pleurer pour qu’elle n’ait plus à porter ces seaux pleins de larmes qui la fatiguent tant. En moins d’un quart d’heure, nous recevons toute la tristesse du monde et découvrons que la vie ne peut reprendre sa route que si nous acceptons que les morts reposent.

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La succulente histoire de Thomas Farcy, par la Compagnie du Thé à la rue. Rien ne résiste à cette compagnie. Installer le public, ils font ça depuis plusieurs années, imaginer des histoires dans l’histoire ne leur fait pas peur. Cette fois, ils vont raconter la prise de pouvoir d’un dictateur, la guerre, la paix, l’intolérance, l’amour en utilisant avec habileté et humour le langage de la cuisine. Marier les légumes et la viande, est-ce permis ? Faire avec les soldats de la chair à pâté, manger des choux pour éliminer toute possibilité de naissance des garçons, à Moureux… voilà quelques idées farfelues, pourtant pas toujours éloignées de notre société…

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L’arbassonge joue La galéjade du clown. Arrêtez vous, ça ne dure que cinq minutes. Le bonimenteur vous propose une blague. Grand succès devant la cour Marionnette. On regarde une fois, deux fois, et on recommence. Petit à petit on serait capable de dire le texte en même temps, mais faut trouver le ton pour dire, jusqu’à épuisement, « Mesdames et Messieurs ! »

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Cadavre exquis, par la Cie T^ete d’enclume. Le fantastique du XIXe siècle aimait la nuit et les personnages qui fréquentaient les prostituées et la mort. A partir de textes de cette époque, Cédric Touzé fait apparaître et disparaître des invisibles, des hommes sans tête, une société de sortilèges et de méchancetés. La vieille malle est ouverte, les esprits en sortent, votre nuit va être hantée.

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Le Smash Théâtre joue A la colonie, d’après La colonie pénitentiaire de Kafka. L’officier qui accueille le public est très fier de lui présenter la machine créée par l’ancien commandant. Une machine terrible, qui grave dans la peau du condamné le motif de sa condamnation. Ce motif n’est pas dit au condamné lui-même qui en prend connaissance par les aiguilles qui le percent et entraînent sa mort. L’officier est étrange, son corps très petit est accroché à une tête plutôt souriante, il jubile à l’idée de faire une démonstration sur un homme (ici, ce sera une marionnette à taille humaine), il nous invite à faire des photos de la machine… Le voilà qui quitte sa position de montreur et devient tortionnaire ; le rideau où il était apparu est abandonné ; il vient vers nous… C’est l’univers de Kafka, c’est aussi celui des dictatures, quand on ne sait pas pourquoi on est condamné, quand la torture et la peine de mort n’ont d’autre justification que le spectacle qu’elles offrent. Le réquisitoire du Smash Théâtre est sans appel et nous convie à la vigilance.

Magie et équilibre (cirque)

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Travelling Palace, par la Famille Goldini. Difficile de faire du neuf avec du vieux en essayant de parodier pendant près d’une heure des équilibres et des portés qui ne manquent pourtant pas d’intérêt. C’est la construction du spectacle qui déçoit. Sans doute trop long pour un propos qui ne tient pas la distance…

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Magic Manouche Family, par les Kaldéras. Ici, on ne se la raconte pas, on fait du cirque comme avant, on réveille le souvenir du grand-père. Tout ne fonctionne pas, l’ancêtre fakir ne fait pas beaucoup d’effet, mais on se dit qu’après tout, une certaine forme de tendresse chez les saltimbanques vaut mieux qu'une dérision à l'interprétation bancale.

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D’Irque et Fien créent Le carrousel des moutons. Ils font ce qu’ils savent faire et le font bien : musique et jonglage. Cette fois, ils nous transportent dans un rêve où le piano se cabre et où la pianiste ne perd pas l’équilibre. Retenez vos enfants, ils pourraient bien s’envoler sur un balai magique ! C’est un spectacle pour tous, un peu plus lent que le précédent, mais qui laisse plus de place à la musique et à l’illusion.

Ciel, par Jordi Gali. Il vient de Catalogne. Il assemble pendant une demi-heure des troncs pour en dresser la flèche dans le ciel. Elégance du résultat et prouesse de la construction. Silence quasi-total du public, véritablement sidéré par le geste, la matière (bois et corde), et la forme obtenue. Le regard de chacun s’élève, s’élève…

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