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L'histoire de Sabah

Publié le 19 décembre 2007 par Jarousseau
Un peu par hasard, très tard hier soir, j'ai eu la chance de tomber sur le moyen métrage de Farid Lozès, diffusé sur France 2, "Sabah". Sabah, une jeune femme de vingt-six ans, s'occupe de l'association Malices, qui dynamise un quartier autour de projets culturels. Une équipe de télé vient faire un reportage sur cette association. A travers le portrait de Sabah, on découvre une banlieue qui bouge et l'existence d'une jeunesse en demande de moyens culturels et artistiques. Je ne vous raconte pas la suite, à vous de la découvrir ici.
Produit par l'Association AS DE PIC (une toute petite association), ce film a été tourné dans les conditions d'un documentaire (ayant manqué le début du film, je croyais qu'il en s'agissait d'un !). Bien que fictionnelle, cette histoire évoque de manière très réaliste quelques aspects des difficultés sociales qui frappent les quartiers populaires urbains.
Le film a été tourné en 2004 avec une simple caméra DV. Le pari artistique était de démontrer qu'avec une maîtrise scénaristique, de très bons acteurs, on pouvait raconter une histoire aussi prenante qu'un film de cinéma et aussi réaliste que le prétendu réel de la télévision. Le film pose la question de la responsabilité collective et individuelle des jeunes d'un quartier (fictif) dans un fait divers dramatique (fictif).
C'est aussi la question du traitement télévisuel porté sur la violence dans les banlieues, thème devenu un genre en soi : à la différence d'une grande partie des reportages de télévision sur les "quartiers", le choix narratif de Sabah ne nous fait pas découvrir la "cité" du côté des policiers, mais à travers le portrait d'une jeune présidente d'association de quartier. Qu'est-ce que l'on découvre ? Et bien rien d'extraordinaire, si ce n'est une association de quartier qui se bat avec difficulté pour faire avancer ses projets, dont la réalisation d'un film.
En regardant ce film, j'ai pensé au projet de l'école élémentaire Maurice Rouvier dans le 14e, "Voyage vers une identité forgée". Ce projet très ambitieux est une création collective des enfants eux-mêmes avec leurs enseignants, leurs animateurs, des artistes et une metteur en scène Anna Vilas autour des racines de chacun. L'objectif est de produire une oeuvre théâtrale au théâtre du Rond-Point. Tout le travail autour de cette création donnera lieu à un documentaire filmé. Mener à bien un tel projet coûte cher. Il faut convaincre beaucoup de monde pour réunir les fonds, un peu comme Sabah... Lundi soir, le Conseil d'administration de la Caisse des écoles a voté une subvention de 2000 € pour ce projet. Là aussi, il a fallu faire face à la réticence de certains...
Dans des quartiers, où les habitants connaissent plus que d'autres des problèmes d'habitats, de discriminations et évidement de chômage et d'inégalités scolaires, le soutien à des projets ambitieux et mobilisateurs s'impose pour faire face à la montée de la violence et du communautarisme.http://vincent-jarousseau.blogspot.com/atom.xml

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