Critique : "Phénomènes paranormaux"

PHENOMENES PARANORMAUX

De Olatunde Osunsanmi

Avec Milla Jovovich, Will Patton et Hakeem Kae-Kazim

Mon avis :«« 

Prenez "Sixième Sens", "Rencontre du troisième type", "L’exorciste" et "Paranormal Activity", mixez-les et vous obtiendrez un concentré plutôt réussi de "Phénomènes Paranormaux". Le cinéaste Olatunde Osunsanmi s’intéresse ici aux mystérieuses disparitions ayant eu lieu dans les environs de la ville de Nome en Alaska depuis le début des années 90 jusqu’à aujourd’hui. Ces événements totalement inexpliqués se rattachent selon la classification de J. Allen Hynek au Quatrième Type (le titre original du film est "The fourth kind"), incluant les abductions d’humains par des êtres extraterrestres. On peut certainement en rire, mais du côté des alaskiens, on prend cela très au sérieux. Basé sur les expériences d’hypnose menées par la psychologue Abigail Tyler (Milla Jovovich), le long métrage adopte un point de vue original et laisse croire aux spectateurs que ce qu’ils voient n’est ni plus ni moins que l’adaptation sur grand écran de faits réels. Tourné à la manière d’un faux documentaire, avec tout un tas d’effets tape-à-l’œil ayant pour but de crédibiliser l’histoire et d’insuffler un semblant de véracité aux images, le film parvient cahin caha à tenir en haleine son public. Jovovich, convaincante dans le rôle d’une psy allumée, ne brille pas forcément de mille feux mais son physique diaphane participe dans le climat singulier qui se dégage de l’œuvre. En dépit du carcan très télévisuel qui enserre les personnages et du recours systématique (et un peu fatigant) aux split-screen, qui emprisonnent le récit au lieu de le laisser se déployer librement, l’intérêt de l’histoire ne retombe jamais vraiment. Un peu comme ce funambule qui titube tout le long du fil sans jamais tomber. Il faut avouer que l’ufologie et toutes ces histoires d’extraterrestres me passionnent, raison pour laquelle j’ai accordé ces deux étoiles au long métrage ; choix qui en surprendra plus d’un.