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Chronique d’une polémique

Publié le 07 août 2010 par Politicoblogue
Chronique d’une polémique

Barack Obama © thanasim25 (Flickr)

Par un coup de théâtre, nous avons appris la désignation de Barack Obama comme lauréat du prix Nobel de la paix de 2009. Lors de l’annonce du prix, de nombreuses personnes se sont insurgées à l’encontre de cette nomination. Jugeant qu’on avait remis le prix trop rapidement à Obama, nous avons une fois de plus fait le procès de l’attribution de ce prix. Troisième président des États-Unis à recevoir le prix alors qu’il était en fonction, après Theodore Roosevelt et Woodrow Wilson, Barack Obama fait face à d’immenses attentes. Revenons à la chronique d’une polémique autour de ce prix.

Le cas Barack Obama Tout d’abord, il est important de noter la mystique du personnage de Barack Obama et le contexte dans lequel il fut amené à s’illustrer comme premier président noir des États-Unis. Sur toile de fond d’embourbement des affaires internationales et d’un contexte de crise économique endémique, Barack suscitait les espoirs chez une population déçue de l’administration précédente. Le contexte post-11 septembre ayant engagé une atmosphère prompte à l’affrontement, d’importants efforts de paix allaient devoir être déployés. Souventes fois nous avons tracé un parallèle entre les destins de Barack Obama, John Fitzgerald Kennedy et Martin Luther King. L’assassinat politique aux États-Unis rappelant un certain passé encore récent, nous pouvons y voir un des motifs qui se dessinent à l’horizon. L’Axe du Mal ayant été proclamé par Georges W. Bush en 2002, l’Irak était pris pour cible en priorité. Le complexe militaro-industriel salivant d’avance face à la possibilité de conflits émergents en Corée du Nord et en Iran, le temps était désormais compté.

Intermède canadien nobélisé Pour quiconque à l’affût des considérations politiques autant locales qu’internationales, Lester B. Pearson est le seul homme politique canadien récipiendaire du prix Nobel de la paix. Avant même d’accéder à la fonction de premier ministre du Canada, Pearson prenait part à ce qui est considéré comme l’âge d’or des relations internationales canadiennes. Formant avec une équipe de diplomates de haut niveau une solide représentation des instances internationales, Lester B. Pearson aura une influence décisive dans le dénouement de la crise du canal de Suez.

Un PET pourfendeur Avant même de s’engager au sein du Parti libéral du Canada, Pierre Elliott Trudeau était considéré comme un dilettante. Reprenant au mot l’expression consacrée de Pierre Vadeboncoeur, Trudeau traita Lester B. Pearson de « défroqué de la paix ». Critiquant la duplicité de ce dernier dans un dossier de l’armement nucléaire, Pierre Elliott Trudeau prit pourtant part à l’aventure reaganienne de la « Guerre des Étoiles » quelque vingt ans plus tard. Entre Pearson et Trudeau, un tournant dans les relations diplomatiques traditionnelles est entrepris.

Digne d’un prochain épisode ? Récemment, nous avons eu la chance de voir John James Charest s’exprimer sur la question environnementale au Danemark lors d’une conférence internationale. À cette occasion, il ne s’est point privé de pourfendre un autre premier ministre sur la question environnementale, Stephen Harper. Avons-nous assisté à une tentative de s’inscrire dans la continuité historique du précédent établi par Pierre Elliott Trudeau ? Chose certaine, l’actuel premier ministre du Québec n’a pas encore abattu toutes ses cartes. Globalement, de Pearson à Trudeau, en passant par l’alliance Bush-Harper et Harper-Ignatieff, nous avons assisté à une montée en force des faucons de la politique canadienne sur deux fronts, unité nationale et affaires militaires. Nous pouvons d’ores et déjà dire que les sanctions économiques canadiennes à l’endroit de l’Iran démontrent ce coup de force dans la tangente empruntée. Barack Obama, entre autres dirigeants dans l’équation, aura fort à faire pour redresser le navire.

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