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Couple machiavélique

Par Borokoff

A propos de L’heure du crime de Giuseppe Capotondi 2 out of 5 stars

Couple machiavélique

Turin, lors d’un « speed dating ». Sonia, une femme de ménage d’origine albanaise, tombe amoureuse de Guido, un ex-flic. Après que Guido ait invité Sonia à visiter la riche demeure dont il est le gardien, des cambrioleurs font irruption et blessent à mort Guido. Sonia est peu à peu hantée par la présence de Guido…

Tout l’intérêt de L’heure du crime (le titre original La Doppia Ora signifie en réalité L’heure double, c’est-à-dire une métaphore de l’idéal et de la fusion amoureux) réside dans l’ambiguïté de ses personnages, les fausses pistes de son scénario. Kseniya Rappoport (Sonia) joue très bien la fausse innocence et le côté malheureux voire « victime » de son personnage. En réalité, Guido a bien été touché par une balle mais n’est pas mort. La première moitié du film consiste en une longue rêverie de Sonia qui a été blessée, elle aussi, dans l’effraction et s’est retrouvée dans le coma.

C’est un scénario retors et machiavélique au possible, inspiré d’Agatha Christie et de Meurtre sur le Nil (1937) en particulier. Avec cette même idée d’un couple manipulateur et diabolique qui a mis au point toute une mise en scène pour piéger Guido. Dans le coma, Sonia rêve qu’elle est de mèche avec les cambrioleurs. A son réveil, Guido (Filippo Timi, le Mussolini de Vincere) découvre que Sonia est réellement au cœur d’une machination.

Quand la réalité rattrape le rêve. Sonia a manigancé le cambriolage au cours duquel Guido a été blessé. Ce qu’elle rêvait était donc vrai… Mais là où le scénario est fort, plus nuancé et complexe qu’un livre d’Agatha Christie, c’est lorsque les sentiments s’en mêlent. Si Guido a compris depuis longtemps que Sonia était une crapule (c’est un ex-flic, quand même), il ne la dénoncera pas. Car il est tombé amoureux d’elle. Mais plus grave, elle aussi. On n’est pas très loin d’un jeu mental et à tiroirs multiples comme dans Inception. Manque seulement la toupie…

Le vrai problème pour les scénaristes du film de Giuseppe Capotondi, c’était comment conclure un film dont tous les ingrédients conduisent à une impasse ? Et malheureusement, ils n’ont pas trouvé la solution. La fin est décevante. Où l’art de ne pas avoir trouvé de chute à un scénario pourtant très recherché et tortueux…

www.youtube.com/watch?v=tK9g7mPKt9Y


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