Critique : Amercian Teen (par Jango)

Synopsis :
Le quotidien de quatre adolescents américains, suivis pendant toute la durée de leur dernière année de lycée, dans une petite ville de l'Indiana, par des caméras. Hannah Bailey est une jeune fille au tempérament artistique et décalé, athée convaincue dans une région très religieuse. Colin Clemens est la vedette de l'équipe de basket. Il est, de par son statut, soumis à une forte pression. Jake Tusing fait figure de surdoué, mais sa timidité l'handicape sérieusement quand il est en public. Enfin, Megan Krizmanich est la riche, belle et populaire fille d'un chirurgien en vue de la ville. Elle ne supporte pas qu'on conteste son autorité. Tous les quatre vont changer au fil de l'année scolaire...

Critique :
Présenté au Festival de Deauville 2008 dans la sélection « Les Docs de l’oncle Sam » et lauréat du meilleur documentaire au Festival de Sundance de la même année, American Teen de Nanette Burstein est à classer dans la catégorie docu-fiction en suivant tout au long de leur dernière année de lycée (High School) 4 jeunes américains.
Un docu fiction qui s’évade donc bien loin de l’image que l’on peut se faire d’une jeunesse américaine, dont le miroir au cinéma passe par les teenage movie à l’instar des American Pie, I Love You Beth Cooper, High School Musical ou College Rock Stars. Une image unique donc d’une jeunesse bien souvent sous l’emprise du dictat de l’apparence et de l’envie de plaire ou de s’intégrer.
Ces 4 jeunes américains appartiennent donc tous au même lycée de l’Indiana, à Warsaw plus précisément et n’ont en commun que la volonté d’être acceptés dans une université. La réalisatrice, plusieurs fois récompensée pour ces précédents documentaires, a donc soigneusement sélectionné ses « acteurs » si l’on peut en parler ainsi mais, et c’est peut-être le seul défaut du film, sera restée dans les stéréotypes déjà connus. Il y a donc Megan qui fait tourner les têtes, la reine du lycée blonde et maquillée ; Jacob, le geek boutonneux, timide jusqu’aux ongles avec des bestioles empaillées plein la chambre et gros fan de jeux vidéos ; Hannah la rebelle ou l’artiste qui se moque de son apparence, veut faire du cinéma, et est considérée comme moche au lycée (alors que pas du tout) et enfin Colin, star de l’équipe de basket qui cherche à obtenir une bourse.

Sous la bonne volonté apparente qui se dégage du film, on a quand même souvent le sentiment d’assister à un High School Musical sans musique tant le choix des individus s’est révélé dans la parfaite continuité de ce que ce le cinéma Hollywoodien nous donne chaque année. Fort heureusement, l’intelligence et la caméra de la réalisatrice permettront à American Teen de sortir de ce choix pas forcément judicieux. On découvre donc le quotidien de ces ados, rythmé par les doutes, les choix, les tensions, les amours, les joies et les déceptions. Un patchwork avec lequel on ne sera évidemment pas déconnecté mais qui nous paraitra quand même assez éloigné du système scolaire français et de nos habitudes du lycée (et oui, ça commence à remonter à quelques années maintenant)
Jouant habillement entre le style purement documentaire et un montage dynamique permettant d’introduire quelques touches de fictions, la réalisatrice arrive à créer un véritable film haletant avec les enjeux de ces 4 adolescents. Il se déguste avec intérêt et une empathie quasi immédiate pour ces jeunes qui, malgré leur différences, restent animés par la même envie, celle de s’affirmer, d’exister, de poursuivre leur études et tout simplement leur vie.
On pourra regretter une nouvelle fois le choix un peu facile de la réalisatrice de rentrer dans les codes bien établis de certains profils de jeunes, mais ceci a pour avantage de créer une identité forte à laquelle se rattacher. Cette identité permet à American Teen de n’être pas seulement un simple documentaire, mais un témoignage tendre, émouvant, juste passionnant.