Communiqué de presse du 12 août 2010
A l’heure où le gouvernement choisit de stigmatiser les populations émigrées et les populations défavorisées, il ajoute à sa triste liste les malades.
Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida, déclare trouver incompréhensible la déclaration de Matignon qui clôt - pour le moment il l’espère - le débat sur l’expérimentation des salles de consommations à moindre risque et ce contre l’avis de l’INSERM, de Roselyne Bachelot, ministre de la santé.
Selon lui, Matignon se trompe totalement de débat : il n’est pas de se demander si l’on est pour ou contre les drogues mais bel et bien de prendre en charge ou non des personnes en situation d’extrême précarité et par là-même d’améliorer ou non la santé et la sécurité publique. Manifestement, Matignon a préféré l’immobilisme idéologique à un pragmatisme efficace …
Le président d’ELCS affirme que ne pas expérimenter ces structures en France relève de l’hypocrisie la plus complète : en France, on donne des seringues à des usagers de drogues en leur disant d’aller se piquer on ne sait où, dans la rue ou dans les halls d’immeuble. On donne des traitements de substitution mais on sait très bien que certains se les injectent. La mise en place de ces structures innovantes serait un vrai gain en termes de santé pour les usagers de drogues mais aussi en termes de sécurité et d’ordre public.
Jean-Luc Romero rappelle également que les salles de consommation à moindre risque existent déjà chez nos voisins européens notamment en Espagne, en Suisse, en Allemagne. Les résultats obtenus sont à chaque fois très bons et les structures totalement acceptées par les riverains.
Jean-Luc Romero regrette vivement que Matignon ait choisi une position populiste inefficace et dangereuse pour la santé et la sécurité publique plutôt qu’une approche humaine et scientifique, dégagée d’arrières pensées idéologiques. Cette décision constitue une non-assistance à personne en danger comme ce fut le cas quand la France a tardé à permettre la vente libre de seringues ce qui entraîna des milliers de contaminations qu’on aurait pu éviter.
A l’heure où le gouvernement choisit de stigmatiser les populations émigrées et les populations défavorisées, il ajoute à sa triste liste les malades.