Comme les amateurs d'épouvante le savent bien, le meilleur moyen pour garder un vampire à distance consiste à suspendre de l'ail aux portes et aux fenêtres de sa maison. Pour s'assurer qu'un défunt ne se transformera pas en suceur de sang, il faut lui remplir la bouche d'ail.
De tout temps, cette plante a été considérée comme un fétiche qui éloigne les esprits diaboliques, mais aussi comme un remède pour des problèmes plus prosaïques, tels les morsures de chien, la constipation, l'asthme, les boutons, les pieds d'athlète...
L'ail, ou Allium satirum, une des premières plantes cultivées par l'homme, est un membre de la famille du lis, proche de l'oignon. Ses propriétés médicales sont connues depuis longtemps, et la Bible le mentionne déjà. En 1900, certains médecins le recommandent pour soigner la tuberculose. Durant la Première Guerre mondiale, on pense qu'il guérit la dysenterie ; pendant la Seconde, il est utilisé pour prévenir la septicémie et la gangrène. Albert Schweizter lui-même s'en sert contre le choléra et le typhus. En Union soviétique, il est si populaire pour son action sur les rhumes et la grippe qu'on l'appelle la "pénicilline russe". Et les Chinois s'en servent depuis des siècles pour traiter l'hypertension artérielle.
Des pouvoirs guérisseurs
Les recherches scientifiques tendraient à prouver que cette plante commune et "relevée" a de remarquables pouvoirs curatifs, comme antibiotique, fongicide, laxatif, diurétique et anticoagulant.
En 1858 déjà, Louis Pasteur observe que l'ail détruit de dangereuses bactéries. En 1985, des expériences américaines démontrent son efficacité contre les herpès et la grippe B. Cependant, la plus importante découvert concerne son action sur le sang.
Des chercheurs japonais et ouest-allemands ont prouvé qu'il fait baisser le taux de cholestérol, contrebalançant ainsi les effets d'une alimentation trop riche. Et en Espagne, le docteur David Greenstock, du collège anglais de Valladolid, a découvert que l'ail facilite l'absorption par l'organisme de la vitamine B, bénéfique pour le système nerveux et les vaisseaux sanguins. Il stimule également l'hypophyse, qui régule la digestion des graisses et des hydrates de carbone. Il élimine encore les caillots et, mangé cru à raison d'une demi-gousse par jour, évite les embolies.
On sait qu'il renferme un acide aminé riche en soufre, qui lui donne son odeur caractéristique et protège le coeur.
Face à ces découvertes, son rôle de repoussoir à vampires apparaît bien peu important. Et qui prendrait le risque d'absorber un anticoagulant en présence d'un vampire assoiffé de sang ?
(Extrait du livre Faits étranges et Récits extraordinaires)