Qui est l’auteur de ces lignes présentées comme une promesse ? Qui a posé ses pas dans ceux d’Émaëlle Marso dans un parking borgne, un soir de juin ? Qui a tenu cette hache ?... Hache qui s’est abattue sans manquer son but. Tels sont les questions auxquelles devra répondre Charles Robert, fonctionnaire de police d’expérience, qui, comme son quotidien l’exige, devra tenter de découvrir comment et pourquoi s’est encore manifesté ce que ses semblables sont capables de faire de pire. Ce qu’il ne sait pas encore, alors que se lève le jour, et que la chaleur, déjà, rend les peaux moites et les esprits nerveux, c’est qu’il devra, pour résoudre cette affaire, traverser de sombres territoires humains ; foulé l’inattendu ; se brûler les pieds sur la caldera de ses désillusions et marcher dans les traces d’un passé malheureusement révolu. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il aura peur ; qu’il se retournera, inquiet, craignant que l’on se tienne très près, derrière lui, en souriant. Un sourire de clown sans joie ; un sourire carnassier. Ce qu’il ne sait pas, c’est que cette enquête sera la dernière à laquelle il participera. Une enquête qui lui apprendra qu’il est inutile de se battre contre l’absurde ; qu’il faut savoir entretenir le jardin délicat de son quotidien ; une famille, une femme et une fille ; et ne pas laisser se faner les rires, les regards ou la tendresse Voilà quel est l’avenir qui se dresse devant Charles Robert alors qu’il entend pour la première fois prononcer le nom d’Émaëlle Marso. Un avenir qui s’élève comme un nuage d’orage, noir et tranchant, mangeant peu à peu ce qu’il reste de bleu du ciel. Un avenir trop grand pour un homme tel que lui. Embarqué à fond de cale dans une affaire qui l’impliquera comme aucune autre, il deviendra la marionnette d’un inconnu désabusé qui n’a plus rien à perdre. Un inconnu qui écrit au soir de sa vie : « Il est des hommes qui ne mérite rien. Ils sont rares. J’en fais partie. Je ne souhaite qu’une chose : Monsieur Robert, éclaircissez la nuit de mon tourment et éblouissez l’environ de vos fines déductions. Sauvez Émaëlle Marso. Je concède qu’il eut été plus simple de vous livrer la vérité, mais la puissance du mépris et des désillusions qui m’habite, exerce sur moi une force irrépressible. Il « faut » que j’achève ce qui a été commencé. Voilà ce qui est certain : Si j’ai échoué dans l’implacable entreprise que constitue la vie, c’est bien en raison de mon aveuglement et du fait que, jamais, je n’ai su saisir ce qui pourtant était à la portée d’un simple regard. » Un inconnu qui n’aura cessé d’hurler que tout était là… sous nos yeux.