A propos de Cellule 211 de Daniel Monzón 2 out of 5 stars
En Espagne, Juan, un jeune et fraichement muté gardien de prison, débute un jour plus tôt que prévu son travail. Manque de chance, c’est le jour qu’ont choisi les prisonniers pour soulever une mutinerie…
Adapté du roman éponyme de l’écrivain et journaliste Francisco Perez Gandul, Cellule 211 fait osciller entre plusieurs sentiments. Au début du film, la manière sommaire avec laquelle sont décrites la psychologie et la personnalité de « Malamadre », le sanguinaire chef de bande et instigateur de la révolte, fait craindre le pire. On pense alors que l’on va assister à une série B mais pas forcément réussie.
Et puis Cellule 211 part sur une autre piste. Pris au piège de la mutinerie, Juan n’a d’autre solution pour survivre que de se faire passer pour un prisonnier. Rôle qu’il improvise et joue à merveille au point de s’attirer la sympathie de « Malamadre ».
Mais un drame personnel va se jouer aux portes de la prison qui va changer radicalement la vision que Juan avait sur la prison. Non seulement, le jeune gardien dont l’épouse a été tuée « par accident », n’a plus rien à perdre, mais il va carrément rallier la cause des mutins. Et c’est là que le film devient ambigu. Juan prend non seulement conscience des conditions misérables et indignes dans lesquelles vivent les prisonniers (l’un des leurs est mort d’une tumeur au cerveau sans qu’aucun membre du personnel de la prison n’ait levé le petit doigt) mais se transforme même en militant fervent des droits des prisonniers. Leader carcéral.
Là où le film est maladroit voire indigent, c’est dans sa manière de ne pas peser le pour ou le contre, de prendre trop parti pour les prisonniers en oubliant que si leurs conditions sont soumises à rude épreuve, ce ne sont pas des « tendres » non plus. « Malamadre » n’a pas hésité autrefois à tuer un gardien, etc… Là où Cellule 211 est gênant et manque de nuances, c’est dans le systématisme avec lequel Daniel Monzón prend la défense des mutins (scène où Juan demande l’abolition des Quartiers d’isolement).
En revanche, ce qui séduit davantage dans le film, c’est la chute. Inattendue. Etrange. Jusque là, la mise en scène et le scénario de Cellule 211 étaient ceux d’une série B. Plus embêtant, c’est que « Malamadre » passerait presque pour un héros révolutionnaire, un ange dans cette boucherie…
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