Filière 13 et The Other Guys sont deux films similaires qui demandent votre attention cette semaine. Le premier parce qu’il fut dilapidé sur la place publique par Marc Cassivi de La Presse et le deuxième...parce qu’il s’agit d’une comédie américaine.
The Other Guys n’a pas de problème, il s’assume pleinement comme étant une comédie stupide qui se veut divertissante. Le film est anecdotique, il traine en longueur, les blagues pour la plupart improvisées, sont étirées jusqu’à plus soif. Bref, une comédie d’action bien grasse où l’action n’est pas très réussi et où le style visuel anonyme se maintient du début à la fin.
On ne peut malheureusement pas dire la même chose de Filière 13. Il a les mêmes problèmes que The Other Guys mais en plus…
…il veut trop en faire, court plusieurs lièvres à la fois, veut plaire à tout prix et ce mélange humour-drame-action en devient incohérent. En plus il essaie tellement d’être cool que s’en est trop.
Le gros problème avec Les 3 petits cochons, le précédent flm de Huard, résidait dans le scénario minable de Claude Lalonde et Pierre Lamothe où une suite de blagues insignifiantes et forcées rendaient les personnages stupides et antipathiques en plus d’y perde des personnages en plein milieu. La morale du film étant que les femmes sont tous des putains nunuches sans cervelle et que les gars sont des crottés rendait le film déplaisant et laissait un mauvais arrière goût quant à son réalisateur puisqu’un film avec une telle morale est difficilement défendable.
Pour Filière 13, le scénario est toujours aussi défficient. Il part dans plusieurs sens sans finesse, et force le rire avec des blagues plus appropriés à un sketch de Samedi de rire qu’à un film. Même que certains personnages sont inutile à commencer par celui d’Anik Jean qui ressemble plus à un fantasme du réalisateur qu’à un véritable personnage mais également celui de Paul Doucet. Faisant partie du trio 3-cochonesque, donc raison d’être du film, son personnage n’apporte absolument rien et est pratiquement absent du film en plus d’être mauvaisement joué par Doucet qui en fait beaucoup trop nous empêchant d’y croire. Les scénaristes y vont même avec des blagues de « tapettes » qui prennent des proportion ridicule au point de détruire un couple visiblement en manque de communication ou tout simplement en manque de bons scénaristes.
Les images léchés semblent être la seule chose qui intéresse Huard puisque ses acteurs sont mal dirigés, la plupart en faisant trop (Doucet, Jean) tandis que d’autres ne semblent pas trop comprendre le ton du film (Normil, Auger) et que son récit est incohérent (après 97 minutes on apprend que Lemay-Thivierge à un fils…) et prend des détours qu’on se contre-crisse (Legeault et ses problèmes de femmes(WTF?)) en plus d’apporter des scènes ringuardes (une bataille contre des skateboarder) et une scène d’action malhabile (la baguarre contre les motards). Sa réalisation est tape à l’œil et Huard en est fier. Il en profite pour intégrer des clins d’œil à Hitchcock de façon complètement déplacée pour démontrer à quel point il est cultivé.
Comme pour De père en flic, Filière 13 oublie qu’il est un sois-disant film d’action alors il utilise ses 15 dernières minutes pour nous donner une poursuite à pied des plus tenace. On en profite pour casser la geules tout à fait gratuitement à de méchants ados de 47 ans qui font du saketboard. On sait comment ça se passe dans la vie, les gens qui font du rouli-roulant n’aime pas les flics et passe leur après-midi à se battre avec eu à grand coups de poing dès qu’ils en ont la chance.
La chimie entre Lemay-Thivierge et Legeault est le seul élément intéressant, divertissant et sympathique de ce film. Sinon tout est stupide et mal réfléchie dans cette comédie policière fade et insipide.