Lost London 1870-1945, c’est 2 kilos 5 de bonheur pour tous les amoureux de Londres qui veulent se représenter les romans de Dickens, Wilkie Collins et d’auteurs plus contemporains tels que Sarah Waters ou Charles Palliser.
Prises entre 1870 et 1945, les photos de ce très beau livre publié par English Heritage avaient pour but de préserver un patrimoine qui avec la révolution industrielle et le blitz était sur le point de disparaître. Certaines rues, certaines maisons, sont toujours là, par chance, par nécessité ou tout simplement grâce la prise de conscience de quelques-uns de l’importance architecturale et historique de ces quartiers.
Londres était alors encore la ville la plus riche et la plus importante du monde qui cachait pourtant une pauvreté effarante et un petit peuple vivant de métiers sales, difficiles et même parfois saugrenus:
Comme cette lanceuse de petits pois séchés dont la tâche était de frapper les vitres des vendeurs ambulants qui l’employaient comme réveille-matin !
Les maisons et magasins aux panneaux de bois étaient, bien avant le XVIIe siècle, la norme. Nombre de photographies montrent des habitations avec des volets, le plus souvent au rez-de-chaussée, qui aujourd’hui n’existent plus que dans le quartier huguenot de Spitalfields.
Ce qui frappe aussi beaucoup, ce sont les devantures des magasins. Elles conservent une mine d’informations pour les historiens et les sociologues et sont absolument fascinantes à déchiffrer. Ici, on propose des leçons de bicyclette, là, des fausses dents de ‘qualité’ ou encore une pinte de thé avec ses deux inévitables tranches de pain tartinées de margarine.
Les rues sont toutes d’un grande propreté mais malgré les montagnes d’articles et de nourriture dans les magasins, la pauvreté est partout et les photographes ont même clairement provoqué dans l’East End des attroupements qui en disent long sur les conditions de vie des Londoniens des quartiers pauvres et leur peu de distractions.
* Petit bonus * Il y a dans ce livre trois photos ayant un lien direct avec Dickens. La première est à la page 133 et représente The Old Curiosity Shop (13 Portsmouth Street, Lincoln’s Inn Fields), une boutique attrape-gogo qui essayait de profiter du succès de l’auteur. Les pages 255 et 256 sont beaucoup plus émouvantes puisqu’elles montrent la prison Marshalsea où séjourna le père de Dickens et la chambre de Little Dorrit qui dans le roman se trouvait non loin de là.
The Oxford Arms, Warwick Lane
Old House, Fore Street
Cloth Fair
Old Houses in Borough High Street, Southwark
Shop in Brewer Street, Soho
La note de L'Ogresse: