A l’insu des humains se déroule une guerre sans merci entre les vampires, protégés par La confrérie de la dague noire réunissant les meilleurs guerriers de leur espèce, et les Eradiqueurs, des humains dépourvus d’âmes et à la botte de l’Omega, le mal incarné.
Beth est une jeune journaliste de vingt-cinq ans, sans histoire. Elle vit seule, n’a pas de petit ami, et ne se distingue que par son extraordinaire beauté. Un jour, elle découvre un colosse bardé de cuir devant chez elle. Il s’appelle Kohler, et c’est l’héritier du trône des vampires. Il a été chargé par le père de Beth, un de ses guerriers assassiné par les éradiqueurs, de l’initier au monde de la nuit et de lui révéler sa vraie nature, celle de sang-mêlé, mi-humaine, mi-vampire.
J.R. Ward nous introduit, avec ce premier tome, dans un monde bien construit, avec son vocabulaire et ses légendes propres. Elle s’éloigne des codes habituels du mythe du vampire en en faisant des êtres capables de se reproduire, avec une hiérarchie bien précise, ce qui est certes déconcertant au début, mais plutôt rafraîchissant. Néanmoins, j’ai été assez déçue du personnage de Kohler, une sorte de brute bardée de cuir, certes un amant phénoménal, mais sans réelle profondeur, malgré la tentative de l’auteur de lui attribuer un passé douloureux, qui n’a pas été assez exploité.
Une autre des réserves que j’émets au sujet de ce premier tome, c’est l’omniprésence des scènes de sexe inutiles : on a vraiment l’impression que les personnages ne pensent qu’à ça, ne font que ça. Les scènes de sexe sont détaillées, et récurrentes, lassant le lecteur par leur omniprésence. Déjà que la relation des héros parait un peu précipitée, elle parait en plus uniquement basée sur une attirance sexuelle. C’est vraiment dommage, d’autant plus que l’histoire, de purement sexuelle, vire subitement au romantique, comme si l’auteur ne savait pas vraiment ce qu’elle avait voulu faire de l’histoire d’amour de ses protagonistes. Dommage.
A part ça, l’on retrouve tout ce qui fait le succès du genre : de l’action, un style simple (parfois trop), des méchants vraiment cruels. Effectivement, ça bouge pas mal. La vie de Beth bascule très rapidement, on n’a donc pas le temps de s’ennuyer. Si l’on peut reprocher à Kohler de n’être pas assez charismatique, ou aux frères de n’être pas assez distincts les uns des autres, en revanche, le personnage de Butch, le policier entraîné malgré lui dans les histoires de Beth, est vraiment digne d’intérêt. C’est en somme un livre que se lit bien, et vite, malgré ses cinq cents pages et des poussières, mais pas un coup de cœur.
Je remercie le forum Livraddict et les éditions Bragelonne pour cette découverte.