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Critique en avant-première : Crime d'amour

Par Jango

Critique en avant-première : Crime d'amour (par Jango)

Synopsis :

Dans le décor aseptisé des bureaux d’une puissante multinationale, deux femmes s’affrontent… La jeune Isabelle travaille sous les ordres de Christine, une femme de pouvoir qu’elle admire sans réserve.
Convaincue de son ascendant sur sa protégée, Christine entraîne Isabelle dans un jeu trouble et pervers de séduction et de domination.
Ce jeu dangereux va trop loin… jusqu’au point de non retour.
Kristin Scott Thomas et Ludivine Sagnier. 2010 SBS Films - France 2 Cinema - Divali FilmsLudivine Sagnier et Kristin Scott Thomas. 2010 SBS Films - France 2 Cinema - Divali FilmsCritique en avant-première : Crime d'amour (par Jango)
Critique :
Hallucinant. C’est le mot qui m’est venu en premier à la bouche une fois le générique de fin apparu. Et visiblement je ne suis pas le seul à penser cela puisque la salle (complète) de l’UGC où se déroulait l’avant-première n’a pu retenir ses très nombreux rires devant le spectacle désolant qui nous a été donné de voir. Pourtant, je partais avec un apriori positif, puisque depuis Cannes où une affiche teaser plutôt intrigante (et donc réussie) faisait la promotion d’un certain « Love Crime », il me tardait de découvrir ce film. Attente d’autant plus importante que le film était porté par deux grandes actrices (que j’apprécie beaucoup), Kristin Scott Thomas et Ludivine Sagnier. Qui plus est, avec comme trame de fond un thriller dans un contexte d’entreprise, cela s’annonçait sous les meilleurs hospices… et pourtant…quelle désillusion.
Christine (K. Scott Thomas) est la boss de la filiale française d’un grand cabinet de conseil. Avide d’ambition, de reconnaissance et dangereusement intelligente, elle règne dans un monde visiblement d’hommes avec une main de fer et une tête d’acier. Manipulatrice jusqu’au bout des doigts, elle est en relation régulière avec Isabelle (jeune diplômée –ou pas-), brillante et disponible collaboratrice n’hésitant jamais à abandonner une nuit pour produire un document que la boss n’hésitera pas à s’attribuer les mérites dès le lendemain. Le début du métrage consiste donc à montrer avec la délicatesse d’un éléphant que Christine c’est grosso modo une salope qui réussie en faisant travailler durement les autres tout en leur faisant miroiter la lune. Sauf qu’un beau jour, la gentille petite fourmi va s’en apercevoir, toujours aussi finement d’ailleurs, et va chercher à avancer dans la boîte en solo. Évidemment elle va se faire remarquer grâce à son talent et son travail puis être détestée du jour au lendemain par sa boss qui verra en elle une rivale directe à éliminer. S’en suit pression et humiliation directes qui conduiront jusqu’à l’inévitable titre du film.
Critique en avant-première : Crime d'amour (par Jango)Kristin Scott Thomas. Pascal Chantier
Dès les premières minutes, on sentait que quelque chose n’allait pas. Un jeu sur-joué, des tonalités fausses, un air faussement sérieux et des répliques clichées donnaient à Crime d’Amour un vague air de début d’érotique des années 80. Si le scénario posé à plat demeure simple mais propice à un thriller efficace, il devient ici l’objet de rires presque nerveux, tant les maladresses semblent accumulées avec bon cœur. Des stéréotypes les plus simplistes sur le monde des entreprises au jeu d’acteurs qui va de moyen à franchement désolant (problème de direction ???) en passant par des dialogues qui enfoncent des portes ouvertes toutes les 5 minutes ou une multitudes de passages grotesques, Crime d’Amour se révèle être plus proche de la comédie involontaire que du thriller glacial. Une situation navrante qui ne se relèvera pas dans la seconde moitié du film, pourtant différente car davantage orientée dans un registre « policier ».
Cette seconde moitié finie d’ailleurs d’achever le film grâce une mise en scène visant à se faire passer pour coupable d’un meurtre pour mieux s’innocenter. Le principe est un peu tordu mais pourquoi pas, sauf qu’une fois encore le traitement vraiment grossier aura raison de quelconques originalités. Et puisque l’on fait bien tordu et que l’on prend les spectateurs pour des idiots, chaque potentiel point d’interrogation se verra doté d'un mini-flash back bleu pour bien expliquer comment tout cela s’est produit. Au jeu de la confiance envers les spectateurs, on repassera …
Ludivine Sagnier et Kristin Scott Thomas. 2010 SBS Films - France 2 Cinema - Divali FilmsCritique en avant-première : Crime d'amour (par Jango)
Le final, tout aussi facile que prévisible, ne permettra même pas de finir sur une note positive un film proche du naufrage intégral, malgré tout son potentiel de départ. Chaque début de tension ou d’intérêt se voit désamorcer par une situation ou une réplique soit incongrue, soit tellement clichée que la tolérance n’est même plus autorisée à ce niveau là. Ludivine Sagnier (pourtant excellente bonne actrice) est aussi convaincante dans son rôle que l’équipe de France ne l’est en foot. Il n’y a bien que Kristin Scott Thomas et son personnage de femme froide et démoniaque qui arrive à sortir la tête à peu près haute de cette vaste blague. Se voulant être Hitcockien dans l’esprit, Crime d’Amour n’a de cesse de décevoir au fil des minutes et l’on gardera en mémoire l’image d’un film un peu "tâche" dans la filmographie des différents protagonistes impliqués (que ce soit du coté du grand Alain Corneau ou du coté du casting).
Ce film avait tout pour lui au départ…comment est-ce possible, mais comment est-ce possible…????

Sortie officielle française : 18 aout 2010
 


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