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Impressions de voyage : samedi 20 février 2010 : Montefiascone, histoires de vins, de trains et d’élections

Par Memoiredeurope @echternach

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Je prends l’avion jusque Milan. Là, je profite de mon passage pour aller écouter les interventions de plusieurs tables rondes à la BIT, la Foire du tourisme, que je rejoins par le métro depuis la gare centrale avec laquelle j’ai dévoilé mes rapports intimes il y a quelques jours. Il pleut. Il fait froid et je nage dans les flaques des souterrains en compagnie de Milanais dont je partage en effet la peine. Dans les bâtiments de la Foire, je vaisrencontrer toute l’Italie des itinéraires culturels, cela va de soi.

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Puis, en fin d’après midi je rejoins Rome en faisant la connaissance du train rapide qui relie maintenant Milan à Naples. L’Eurostar Italia joliment nommé « Frecciarossa », flèche rouge, constitue la fierté d’un chef d’état qui n’a pas du réaliser, ou alors c’est une véritable provocation, qu’il s’agit non seulement du nom d’une légendaire ligne suisse née dans les années trente, mais aussi – horreur – du nom du célèbre train russe qui reliait Léningrad à Moscou, pendant la période communiste. Un train que Viktor Pélevine a parodié avec un humour grinçant dans la « Flèche Jaune », histoire d’un train qui tourne en rond, dont on ne peut jamais sortir, sinon par les vitres, sous forme d’un cadavre qui ira s’enfoncer dans les tourbières gelées.

Ceci dit, loin des moqueries auxquelles je me suis livrées il y a deux ans à propos des trains italiens, celui-ci vous conduit vingt huit fois par jour, en trois heures et demi, de la capitale économique à la capitale administrative et inversement.Etant donné l’heure tardive, je vais dormir près de Roma Termini pour attraper le lendemain matin un train de grande banlieue, enfin, le train pour Viterbe, d’où une voiture vient me chercher, celle du maire de Salsomaggiore Terme avec qui j’ai voyagé par le train depuis Milan, pour nous conduire jusqu’à la Rocca dei Pappi de Montefiascone qui indique par son nom que de nombreux papes y sont venus s’y reposer, s’y retirer. ou rencontrer des hôtes illustres. 

Montefiascone est une commune perchée au sommet d’une colline étrusque sur laquelle sont venus se superposer les symboles du sacré. Site défensif qui offre une vision circulaire sur un paysage rendu dramatique par le ciel chargé de nuages en cette saison, il est coiffé de la basilique romane et gothique de San Flaviono dont la coupole est impressionnante. La troisième d’Italie par sa dimension, me dit-on.

Le long du lac de Bolsena, lac de cratère volcanique effondré, passe encore aujourd’hui le tracé de la Via Francigena dans le Lazio. C’est le dernier sursaut d’effort vers Rome. La terre promise est en effet à quelques journées de marche. 

En une journée et demie, j’apprendrai un peu d’histoire et beaucoup de gastronomie, je goûterai au vin Est ! Est !! Est !!! (Un vin blanc composé de cépages Malvoisie et Trebbiano jaune et toscan). Je serai invité par les élus à revenir pour le Festival du vin et le Festival du cinéma (Est Film Festival), événements quise sont achevés il y a quelques jours début août et où, bien sûr je n’ai pas eu l’occasion de participer. J’ai ainsi un programme très chargé de festivals et d’événements festifs vers lesquels je pourrai me tourner…quand je voyagerai moins. 

Et j’aurai surtout l’occasion de me plonger dans le tourbillon électoral régional où se croisent des élus européens et un membre de la Commission Européenne, tandis que s’affrontent “due donne”, la candidate soutenue par le Parti Démocrate, Emma Bonino et la candidate, ancienne secrétaire générale de l’Ugl, Renata Polverini.  Pas de mystère, c’est cette dernière qui a pris depuis la tête de l’Assemblée régionale.

A l’occasion de l’Assemblée Générale de l’Association Européenne des Vie Francigene à laquelle je suis venu participer, un petit pan d’Europe vivant, contrasté…et démocratique m’a été offert. Plus de cinquante municipalités, quatres provinces et trois régions sont en effet représentées, ainsi que de nombreuses associations. 

La réalité territoriale de l’Europe avec son histoire, ses contrastes géographiques, ses terroirs et, tout simplement ses hommes et femmes construit un avenir le long de cette route, terminal de toutes celles…qui mènent à Rome. Une réalité comme j’en visite presque tous les jours.

Qu’on me pardonne d’en avoir donné les contours, mais ce sont surtout les espaces intermédiaires dont je parle depuis quelques jours. Pour une fois, mon impression de voyage n’est pas seulement le récit d’un parcours labyrinthique, mais est destiné à faire partager mon émotion et ma passion pour cette forme là de la construction de l’Europe.

Une image pour terminer.Elle concerne le fameux vin Est ! Un serviteur chargé de repérer les bons vins pour son maître, l’évêque Johannes Fugger (Jean Defuc) en route pour recevoir le pallium à Rome à la fin du XIe siècle, inscrit sur les portes des vignerons intéressants l’inscription Est ! 

Il semble avoir si bien convaincu la sainte personne que ce dernier décida de s’établir ici et y mourut paisiblement d’une accumulation de points d’exclamation Est !!!!!! et de dégustations renouvelées. .

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