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Interview Edmée De Xhavée : "Les romanichels"

Par Manus

Interview Edmée De Xhavée : "Les romanichels"

Interview Edmée De Xhavée : « Les romanichels »

« Ecrire est une joie, un partage »

Je ne m’habituerai jamais, je pense, à cette formidable opportunité qu’offre la blogosphere : la rencontre.

Qu’elle soit virtuelle ou réelle, celle-ci me permet aujourd’hui de présenter une auteure qui me tient particulièrement à coeur.

Edmée De Xhavée - vous vous en rendrez compte en visitant son blog ou en lisant ses livres - est une personne qui tout simplement... respire la joie de vivre.

1. Savina : Pourriez-vous nous présenter brièvement vos ouvrages ?

Edmée : Mon premier roman - Les romanichels - est paru chez  Chloé des lys, un éditeur belge, en 2009.

Tout a d’ailleurs commencé en 2009 pour moi :

La même année ma nouvelle « La brodeuse » a été publiée dans un recueil de 4 nouvelles,  Sur le fil, aux éditions Librisme en Suisse.

Puis ma nouvelle « Vous souvenez-vous ? » a été retenue pour le prix Pierre Nothomb et publiée avec d’autres dans le recueil "Sous le feuillage de mes chênes je vous écris" par les éditions Chouette province dans le Grand Duché de Luxembourg.

Une autre nouvelle « Tremblement de cœur » a été publiée dans le recueil Canicule aux éditions Luce Wilquin pour le concours de nouvelles organisé par … la police de Liège !  Mais cette dernière est parue sous mon vrai nom, Patricia Van Praet-Lonhienne. Je dois dire que quand j’ai reçu leur lettre, je me suis demandée ce que j’avais fait !!!

Cette année 2010, c’est ma nouvelle « Ferragosto » qui est publiée par les éditions  CODEXLIBRIS  dans leur recueil "Drôle de drame".

2. Savina :  Me semble-t-il, l’écriture est venue sur le tard, d’où la question naturelle qui en découle : qu’est-ce qui vous plait dans l’écriture ?  Que représente pour vous le fait d’écrire ces livres ?

Edmée : J’ai eu une éducation rigide et une enfance de bluff. Il fallait cacher ce qui se passait vraiment, et feindre un tas de choses. Ce fut très long de trouver le raccourci vers la joie que j’avais en moi. J’ai tenté l’écriture un peu avant mes trente ans, mais c’était trop tôt, j’étais en train d’exploser, d’explorer mes possibilités et mon identité. Ce  n’est qu’une fois mon port de plaisance et de repos trouvé et reconnu que j’ai libéré le mal - et le bien - dans ces romans et nouvelles. Et que j’ai su regarder mon enfance et en ôter ce sentiment de souffrance pour le remplacer par son originalité, une originalité dérivant à la fois de l’ostracisme des petites villes de province et d’une mère primesautière qui ne voulait pas tout à fait se laisser bouffer.

3. Savina : L’envie d’écrire est-elle innée en vous, ou bien s’est-elle peu à peu insinuée ?

Edmée : C’est inné. J’ai toujours « bien » écrit. Première en rédaction, en analyses de textes. Avide correspondante. J’ai adoré ça dès que j’ai su écrire !

4. Savina : Comment avez-vous choisi votre éditeur, et quel rapport entretenez-vous avec cette maison d’édition ?

Edmée : Je vivais aux USA, et c’est tout bêtement sur une liste d’éditeurs sur internet que je l’ai choisi. Pas pour ses beaux yeux mais pour ce nom que je voyais un peu magique, comme le lac de la fée Morgane. Il y avait aussi une photo de l’équipe, tous des passionnés qui font ça après leur travail « normal ». Les rapports sont excellents. Et puis ils étaient Belges, ce que je voulais. J’adore l’équipe et la façon dont les auteurs s’entendent et se soutiennent entre eux. Tout le monde s’échange des idées, des « filons », il y a un forum où l’on s’amuse beaucoup…

5. Savina : Vos ouvrages sont-ils étroitement liés à votre vie, ou bien sont-ils de la fiction ?

Edmée : Je dirais que c’est très lié à ma vie sans être autobiographique du tout. Il m’était plus facile de décrire ce que je connaissais bien. Les personnages se déplacent là où j’ai vécu, par exemple. Ils habitent un peu dans ma maison… Mais je me nourris aussi du souvenir de gens ou faits rencontrés, ce qui m’est facile car …. rien ne m’échappe !

6. Savina : Parmi votre bibliographie, un de vos ouvrages vous marque-t-il encore aujourd’hui ?  Pourquoi ?

Edmée : Mado, des Romanichels. Elle est inspirée par ma mère, qui s’est reconnue – et aimée. Mais j’ai offert à Mado des chances et revanches que ma mère n’a pas eues dans la vie, c’était un cadeau que je voulais lui faire. Ensuite, en décrivant sa jeunesse, son enfance, j’ai compris comment elle avait parfois pu devenir cette femme querelleuse et malcontente. Elle avait bien des raisons, mais je ne les voyais pas avant d’avoir plongé dans la  jeunesse imaginaire de Mado, suggérée par la sienne.

7. Savina : Avez-vous été éditée du premier coup, ou bien était-ce un véritable défi pour vous de trouver un éditeur ?

Edmée : J’ai un peu honte de le dire pour les autres qui cherchent et cherchent encore, mais j’ai dû envoyer mon manuscrit à 5 ou 6 éditeurs en tout ! J’ai donc eu beaucoup de chance !

8. Savina : Sur la blogosphere, il n’est pas rare de croiser des auteurs qui frôlent la déprime ou le découragement à force de lettres de refus de la part des éditeurs.  Que leur diriez-vous, à ces auteurs en herbe ?

Edmée : De persévérer, de participer à des concours – ne serait-ce que pour la gageure que comporte le fait d’écrire sur un sujet donné en un certain nombre de lignes, et d’encaisser les refus. Ne pas se sentir hors du jeu parce qu’on n’a pas encore trouvé d’éditeur. Et puis, pourquoi refusent-ils, les éditeurs ? Parfois ils ne lisent même pas le manuscrit, plusieurs en ont fait la constatation : ils collent des pages et le manuscrit revient avec les pages collées. Chloé des lys lit tout le manuscrit, fait des corrections orthographiques, des commentaires. Je pense que même s’ils me refusaient, je leur ferais confiance, je saurais pourquoi.

9. Savina : Un dernier message que vous souhaiteriez partager avec les lecteurs du blog ?

  

Edmée : Ecrire est une joie, un partage. On ne peut pas savoir combien nous liront ni jusqu’où iront notre nom et nos écrits. Mais le partage touchera toujours les âmes qui doivent en être caressées, apaisées. C’est très important. Savoir que ce que j’écris plaît est un grand bonheur, mais ce qui donne tout son sens à cette passion, c’est quand des émotions ont habité ceux et celles qui ont parcouru mes pages. C’est sans prix. C’est une fusion extrêmement énergétique.

Savina : Merci infiniment pour cette authenticité qui se dégage de vos réponses.

Edmée : Très joli nom, je dois dire ! Je vous remercie beaucoup pour cette opportunité, et cette rencontre. C’est vrai que l’internet peut faire du mal, mais aussi… quelle dimension extraordinaire il a apportée au niveau des rencontres ! Puis sur le plan pratique, moi qui suis coupée de la culture ici – elle n’est pas quotidienne comme chez nous, elle existe mais il faut la chercher – je suis toujours contente de suivre des blogs comme le vôtre qui parlent de livres. Je reste d’ailleurs déterminée à acheter Stephan Zweig à mon retour !

A bientôt !

Savina de Jamblinne


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LES COMMENTAIRES (1)

Par zebidiris
posté le 19 mars à 19:34
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J'ai été très intéressée par l'interview d"Edmée et par ce qu'elle nous apprend de son rapport à l'écriture. Ce que les écrivains pensent de l'écriture est tiukours passionnant.

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