Editions de l'Olivier, 2010
Martin Page est connu pour ses personnages d'anti-héros fantasques, un peu paumés, à qui il arrive des aventures qui sortent de l'ordinaire.
Dans son dernier roman paru en janvier, il récidive en mêlant à la fois l'intime et le politique dans un récit conté toujours avec brio.
Tout commence comme un conte burlesque : un soir d'hiver avant Noël, "une matraque a rencontré un crâne" ! Traduction : un policier de Paris a commis une bavure en frappant Fata Okoumi dans le quartier de Belleville, une femme d'affaire africaine qui refusait de présenter ses papiers.
Mathias voit sa vie chamboulée par ce fait divers : petit fonctionnaire embauché à la mairie de Paris, chargé de préparer les discours du maire et de faire les enquêtes préliminaires nécessaires, il reçoit la charge de se rendre au chevet de la vieille dame pour écouter ses doléances et réparer l'outrage qui lui a été fait. On parle d'ailleurs de faire un grand discours sur la place de l'hôtel de ville et d'inaugurer une plaque...
Mathias est le héros type de Martin Page ; la quarantaine, aucune ambition, de l'embompoint (il fait retailler tous ses pantalons ce fameux jour et le tailleur est fermé ! Il se retrouve donc à quémander le pantalon du voisin et arrive en retard à son boulot !) et pourtant...il lui arrive des choses abracadabrantes...
Il se prend d'amitié pour cette milliardaire africaine qui va lui demander de faire disparaître Paris. Une requête terroriste ? Non, plutôt une demande d'une amoureuse de Paris. Mathias va donc se creuser les méninges pour réaliser le souhait de la malade et va voir son quotidien bouleversé.
Je vous laisse découvrir la suite. Sous ses allures décalées, ce roman propose un récit d'apprentissage doublé d'une analyse caustique de notre société médiatique et sécuritaire.
Une façon très décalée de redécouvrir Paris !