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Le bon look rouge: Kenzo.Bon, bon, bon... Revenons à nos moutons ! Nous sommes intrigués. Ouais, intrigués! En décortiquant la mode automne/hiver 2011, on s'est arrêtés avec précaution sur LA couleur pas banale qui égayera nos looks : LE ROUGE. Maintenant, à l'attaque... Pas banal, c'est vraiment le bon terme. Aussi loin que remontent nos souvenirs d'inconditionnels de la mode (et Dieu sait que ça date de notre période hippie pas chic à l'aube de l'adolescence), le rouge n'avait jamais eu autant de faveurs que pour cette saison. Mais pourquoi donc ? Pendant plusieurs saisons, violets, mauves et autres fuchsias ont régné en maître, pendus au bras de la gamme des gris et des noirs. Comme si cette couleur était le rire mutin d'une tenue faussement sage. Aujourd'hui, on ne rigole plus. C'est la grosse artillerie, la couleur de séduction massive, le rouge sous toutes ses formes, ses déclinaisons, ses envies même, nous dirons. Que ce soit en touche chez Jean-Paul Gautier, furtive bande chez Chanel, imprimé chez Mc Queen ou carrément en total look avec Givenchy, Comme des Garçons ou Sonia Rykiel, le rouge s'impose comme une tendance inévitable mais charitable.
Givenchy.Alexander Mc Queen.Chanel.Pucci.C'est vrai, on se demande pourquoi on n’y avait pas pensé avant. Antithèse du jaune difficilement portable, le rouge a l'avantage de relever une silhouette aussi fade qu'une ratatouille faite par une Allemande. Les teints mats se réjouiront d'être encore plus pimentés, les teints pales idolâtreront le fait de dégager une énergie « foutrement » séductrice. Le rouge ne peut pas... ne pas aller. Sa problématique réside dans son aspect outrancier. C'est vrai que cette couleur a la teneur vivace : un total look rouge pour aller chercher Bertille, votre petite dernière à la crèche, ou simplement pour aller au restau avec doudou sans passer pour une call-girl de bas étage, ben ouais, ce n'est pas simple. Nous, ce que l'on croit, c'est que la solution de facilité, ce sont les dérivés : Sang séché (ouais, c'est une couleur ! Si vous avez d'autres idées, faites péter, vous qui hallucinez devant votre écran), Bordeaux, Cerise... Bref, des rouges qui n'ont pas encore su abandonner leurs connotations violettes. Un bon mix pour la transition. Genre j'y vais, mais j'y vais doucement. J'aime la tendance mais je ne suis pas encore une « Xena la guerrière » de la mode. On ne croit pas du tout aux accessoires rouges non plus. Ca fait tache. Imaginez : le total look noir et chic avec une écharpe rouge ou pire un sac rouge. C'est vraiment trop : j'aime la tendance. Je me prends pour une « Xena la guerrière » mais en fait, je suis ridiculement tape-à-l’œil avec cette unique touche clownesque. Le mieux, c'est de l'associer à des gris, des noirs, peut-être un peu de bleu marine, ou alors de jouer sur le dégradé qu'il peut inspirer avec des roses poudres comme chez Valentino.
Valentino.La pièce unique est salvatrice : cardigan, chemisier ou robe... Stop... pas plus, pas moins. Eh oui ! On le rappelle, LA VIE N'EST PAS UN PODIUM et vous n'êtes pas Freja. On est violents, désolés pour ça. De toute façon, sa fonction première pour cet hiver est de relever des tenues sobres et « chicissimes » comme on relève un bourguignon avec un bouquet garni.Le rouge facilement portable mais hautement dangereux car subtil. Et nous savons tous que la subtilité est un art qui se maîtrise difficilement. On est les premiers sur la liste de la « non-maîtrise de la subtilité », ne vous en faites pas. Maniez-le comme si vous aviez de la nitroglycérine entre les doigts et que vous ne vouliez pas retapisser votre penderie du sang qui coulera de votre nez quand tout le monde ricanera de vous. Violents, nous? Jamais. Sonia Rykiel.Comme des garçons.Jean-Paul Gautier. Bien à vous. P.S. : C'est l'heure de dîner, d'où beaucoup d'allusions à la bouffe, on s'en rend compte. Pardonnez-nous.