Rafraîchis-moi.

On est femme: le look de l'automne...CELINE.
L'été est vraiment une sale saison. C'est vrai, quoi ! Il n'y a rien de palpitant en été et en plus le climat n'aide vraiment pas. C'est l'anti-saison du chic : il fait trop chaud, on transpire, on colle dans ses fringues, on pue, des démonstrations de peau en tout genre... Bref, l'été fleure bon le « beurk » et le laisser-aller. Même nos magazines préférés ne titrent que des « Comment porter son bikini ? » ou « Être belle à la plage » ! Mais nom de Dieu ! Est-ce que tout le monde se retrouve à la plage l'été ? Pour notre compte, c'est niet ! Se balader sur des bouts de sable surpeuplés, entre les gamins qui hurlent et les vendeurs de « chouchous/beignets », pour se baigner dans une mer fleurant bon le Tampax usagé, tout ça pour un teint halé assez cheap… Non merci ! En plus, le sable qui colle à la peau et s'infiltre dans la culotte... Hou là là ! Non, non et re-non ! Pourquoi on vous dit ça ? Parce qu'on a déjà envie d'être en automne et en hiver. Saison de la rentrée, de la reprise de l'activité du style, du fameux september issue, des mille et une couleurs orangées et du renouvellement de garde-robe. Nous sommes définitivement partisans de l'hiver, des soupes et de la raclette. Alors autant se pencher sur l'allure à venir. Papesse Carine ne vous dira pas le contraire, cet automne/hiver risque d'être celui d'un sérieux « badaboum ! ».D'ailleurs, vu que la canicule s'est apaisée grâce aux orages, notre cerveau s'est remis en route pour disséquer qui sera la femme... de l'automne. Comme on dit, mieux vaut prévenir que guérir.Tous les facteurs culturels dont on nous parle depuis quelques saisons déjà sont aujourd'hui à leur apogée : crise économique, déferlante « modo-intellectuelle » de la série Madmen, et recherche poussée des ADN maison sont sur les trois marches du podium de la mode. Une femme sage, donc, se voit tailler une jolie part du gâteau avec des accents dramatiques, bourgeois, et fortement « dadame ». À la poubelle les fioritures et autres sequins, on fait péter au gaz sarin la « bling bling attitude » autant que l'importable.Mesdames, vous porterez, quelle que soit votre morphologie, des jupes crayons et sous le genou, ça c'est certain. Vous pourrez remercier Miss Joan Holloway, assistante de direction aux cheveux de feu made in New York des 60's. Mais ce n'est pas tout, car la femme des années soixante fait son grand come-back avec des jupons bouffants tailles hautes et des imprimés Prince de Galles. Celine.Louis Vuitton.Yves Saint Laurent.Le rouge sous toutes ses formes est aussi le grand vainqueur des couleurs, décliné à l'infini avec des bordeaux, grenats et autres sangs, plus froid, plus accessible, laissant le violet et le mauve sur le carreau. Néanmoins, pour les réfractaires à cette couleur trop vivace, on peut noter que les touches de moutarde et de rouille sont présentes, sans oublier que le nude et les roses poudres se maintiennent en complément direct.Givenchy.Lanvin.Valentino.Pour ce qui est des coupes et des pièces phares, c'est le minimalisme cher à Calvin Klein dans les 90's que nos designers ont décidé de remettre à l'honneur : pas de chichis, des ensembles cohérents, viables le jour et le soir. N'oublions pas le molleton qui fait une apparition remarquée. La matière à la réputation sport se voit estampillée du label « nouveauté couture » sur les podiums.Dries Van Noten.Loewe.Prada.Pas de blabla donc pour une femme à l'élégance raffinée et sophistiquée. On s'offre des basiques qui durent pour consommer moins et contrer la crise. On regarde les photos de mamie dans ses jeunes années pour piquer des idées looks, en laissant tomber le côté luxe. Le style sixties, oui, mais sous influence minimale. Cette saison, les « Elizabeth Draper » rencontrent les années 90 pour un mélange sans choc fait de coquetterie, d'élégance, d'allure et de charme. Une séduction sérieuse, sobre et pour le coup très femme. Car là est tout le concept. Ebranlée par l'effet post-crise, que ce soit au niveau de l'homme ou de la femme, la couture se cache derrière des valeurs repères qui nous ramènent à nos identités premières : la femme n'a jamais été aussi femme, l'homme montre ses attributs virils. Ennuyeuse est la mode hivernale, pourriez-vous dire. Nous dirons : intéressant retour. L'être humain n'est-il jamais aussi beau que dans une sobriété à peine exagérée ? Les fanfreluches, OK, pour l'art et la création, mais finalement un retour à l'usuel ne peut-il pas être bénéfique pour remettre la création sur d'autres rails ? Comme si on remettait tout à plat pour un nouveau départ. Homme/Femme, leurs différences, respect des morphologies et des corps pour une nouvelle mode ? Chloé.Bordel ! Il fait peut-être encore un peu trop chaud, là. La philosophie de la mode, ça sera pour plus tard, c'est plus sûr. On ne raconte pas n'importe quoi, on y croit mais mieux vaut décortiquer à brûle-pourpoint chaque catégorie plutôt que de vouloir trop anticiper. Ne croyez-vous pas ? Un petit Mister Freeze pour se rafraîchir les méninges ? 
Bien à vous.