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Mieux connaître le processus de la lactation chez la lapine.

Par Selectionsavicoles

 Havane 2

MIEUX CONNAITRE LE PROCESSUS

DE LA LACTATION CHEZ LA LAPINE

Deux constatations soulignent et expliquent nous semble‑t‑il, le pourquoi d'un problème préoccupant pour les éleveurs :

1) La lactation d'une bonne lapine passe de quelques grammes les premiers jours, à près de 150 grammes le 21ème jour, pour retomber très rapidement par la suite.

2) C'est à partir du 21ème jour que l'ali­mentation solide et individuelle du lapereau s'intensifie.

Or, à l'élevage, tous les problèmes patho­logiques, inhérents à la nourrice se manifes­tent de la naissance à la troisième semaine alors que le lapereau devient à son tour délicat à partir de cette époque. Comment peut‑on expliquer ceci ?

A ‑ Si l'on fait une comparaison avec un autre mammifère, la vache, qui pèse cent fois plus, on voit que la lactation de la lapine est proportionnelle, puisque 250 grammes re­présentent 25 litres d'une excellente vache laitière. Tous les problèmes qui se posent à cette dernière, se retrouvent, parfois compliqués, chez la lapine. Montées du lait, apparition de l'instinct maternel, douleurs des mammelles, engorgements, appauvrissement de l'orga­nisme en sucre, du sang en calcium, compli­cations intestinales qui se traduiront chez cette dernière par une absence de nidifica­tion, des manifestations de cannibalisme, de mammites, de toxémie de gestation, d'hypo­calcémie ou fièvre vitulaire, d'entérotoxémie.

Le vétérinaire qui se déplace pour la va­che, applique le traitement qui la sauvera. La lapine, moins intéressante, meurt parfois sans prévenir. C'est donc à l'éleveur qu'il ap­partiendra de prévenir plutôt que de guérir. Et déjà les méthodes proposées s'avèrent excellentes et confirment les suppositions faites au sujet de ces accidents. La préparation à une bonne maternité, s'obtiendra par une bonne alimentation riche en phosphore‑cal­cium, vitamines, A, D3, E, donnée en fin de gestation et surtout, c'est essentiel, un abreu­vement frais ou tiède selon la saison et à discrétion.

Chez certaines lapines laitières déficientes, la montée du lait pourra être favorisée égale­ment par l'administration de galactogène. Etant donné que les hormones doivent être formellement proscrites, des formules voisi­nes de celles utilisées chez la femme, peu­vent être employées avec succès au clapier. Mais c'est surtout à la naissance, qu'un ap­port de sels de calcium et  de phosphore, d'une formule un peu particulière, et sous forme parfaitement assimilable, doit être distribué obligatoirement dans l'eau de bois­son.

Comme chez la vache, et proportionnelle­ment, on administrera des vitamines, notam­ment A et E. L'expérience, montre déjà une réduction considérable du taux de stérilité, de mise bas anormale, de cannibalisme et la disparition quasi totale des autres accidents.

B ‑ Pour le lapereau qui voit sa ration lac­tée décroître très rapidement à partir de la 3ème semaine, le problème est de préparer son tube digestif à s'accoutumer à une ali­mentation solide, cellulosique, en un temps très court. C'est en général un véritable stress, et la flore intestinale se modifie par­fois d'une façon anarchique, et il s'installe souvent une flore microbienne pathogène entraînant des toxémies (colitoxémie, enté­rotoxémie) ou des diarrhées longues à gué­rir dans les cas les moins graves, ou bien au contraire, importantes, abondantes, mucoïdes ou non, qui liquident l'animal ou la por­tée en quelques heures. Dans ce cas, l'éle­veur est souvent insuffisamment armé, mais il comprendra déjà l'intérêt de ne pas réduire la quantité de boisson, (dans le but de diminuer la diarrhée) alors que l'organisme est habitué à la grande quantité d'eau apportée par le lait. Il convient également de donner de la 3ème à la 4ème semaine au moins, des ferments lactiques convenables et valablement titrés, en quantité suffisante pour combattre les flo­res pathogènes. Si celles‑ci prenaient le des­sus, les antibiotiques pourraient être effica­ces, s'il n'est pas trop tard, et si les ferments lactiques de réensemencement sont distri­bués immédiatement après.

Des essais de vaccination, pour réduire ou empêcher les risques d'installation d'une flore intestinale pathogène, et surtout les risques de toxémie, sembleraient apporter, également une solution. Et puisqu'il est question de vac­cinations, soulignons que devrait être parti­culièrement étudiée leur application pendant la gestation, comme chez la vache, mais d'autant plus que chez les rongeurs, la bar­rière foetale est beaucoup plus perméable au passage des anticorps maternels vers le foetus, ce qui ne diminue en rien l'intérêt de leur passage dans le colostrum.

De toute façon, le problème de la cocci­diose, dont les manifestations sont voisines de celles des entérites microbiennes, mais dont les causes sont totalement différentes, ne doit pas être non plus négligé.

Ainsi, une meilleure connaissance des pro­cessus de la lactation chez la lapine, expli­que parfaitement le plus grand nombre des accidents pathologiques observés à cette période de l'élevage, et l'on comprend très facilement alors la nécessité chez la nour­rice d'une production facile, importante, et de qualité.

Noir à jarres blancs


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