Magazine Culture

Exposition photo franco-biélorusse Parallèles: annotation

Par Valsa

Dans le cadre du projet photo franco-biélorusse « Paralèltes » trois photographes – Thierry Clech, Olga Loiko et Viktor Baykovsky – invitent à découvrir leur vision particulière de la Ville et du moment urbain. Ils développent la théorie du “moment décisif” et soulèvent le rideau du monde fragile et peu perceptible plein d’ombres, reflets, silhouettes floues. Ils esquissent ainsi la place de l’homme et de ses émotions dans l’espace urbain. 

Son travail intitulé «Sans Défense» est consacré au quartier d’affaires de Paris. Le nom parle de lui-même. Emprisonnés par les immeubles en verre, les bureaux gris et le language conventionnel, les gens cherchent inconsciemment à aller au-délà des limites et de la géométrie imposées par l’architecture afin d’y construire leur propre monde, traduit ici dans des reflets, des lignes, des duplications d’images, des figures spontanées. Ainsi, ils deviennent  les personnages des photos de Thierry Clech, observateur rapide et imperceptible, qui met en relief la beauté et l’élégance de La Défense.

Ce n’est pas par hasard qu’une quinzaine des photos de cette série «Sans Défense» sont exposées pour la première fois au Bélarus, à la Bibliothèque Nationale – car son architecture correspond pleinement à celle de La Défense, comme un espace semblable et  parallèle.  

La connaissance virtuelle du photographe français et des participants biélorusses – Olga Loiko et Viktor Baykovsky – s’est réalisée par le biais des photos qui auraient quelques traits de la géométrie d’Euclide – les parallèles qui se croisent. Dans ce contexte il est surtout curieux de savoir l’impression de Thierry Clech à propos des styles biélorusses:

« Ce qui est beau dans les photographies d’Olga, c’est que l’humain y est sans cesse ramené à sa solitude (ses personnages sont souvent isolés et, même lorsqu’ils se retrouvent à plusieurs dans le cadre de l’image, ils paraissent perdus en eux-mêmes, dans leurs songes, leurs rêves ou leurs regrets). D’où une forte mélancolie. D’où, aussi, un sentiment de fragilité, de petitesse des humains, pris en contrepoint ou au pied de décors démesurés et écrasants au regard de leurs frêles silhouettes. Et c’est cette combinaison d’une perception mélancolique du monde et d’un souci graphique dans la composition des images qui donne aux photographies d’Olga leur singularité.

Il y a chez Viktor l’envie de saisir toute l’étrangeté visuelle du monde et d’expérimenter, parallèlement, les possibilités techniques du langage qu’il utilise (cadrages, superposition d’images, temps de pose, flous, etc.), en le forçant, le tordant, le pliant à sa volonté d’expression. En résultent des images surprenantes et mystérieuses, parfois inquiétantes, une vision qui oscille entre réalisme, abstraction et onirisme. Si bien qu’à regarder ses photographies, on est jamais très sûr de bien voir ce qu’on croit voir, ce qui nous permet de nous affranchir, pour un temps, de nos hiérarchies et paresses visuelles ordinaires».


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Valsa 68 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte