O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
Alexandre Cabanel (1) (2), La naissance de Vénus, 1863,
huile sur toile, 130 × 225 cm, Musée d'Orsay, Paris
« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, / Je dirai quelque jour vos naissances latentes. » On a proposé bien des explications pour cette couleur des voyelles, la plus plausible demeurant, semble-t-il, la solution anatomique. Le sonnet de Rimbaud ne serait rien d’autre qu’un blason du corps féminin, dans la tradition de la galanterie énigmatique. A, la vulve (« noir corset velu... »), E, les seins (« lances des glaciers fiers... »), I, la bouche (« rire des lèvres belles... »), mais, comme il est bien difficile de trouver à la surface du corps le moindre signe vert, hormis la pupille (mais celle-ci est confisquée par « O bleu »), on ne voit pas comment le jeune Arthur a pu s’acquitter de sa gageure érotique. (3) (4)
(1) Exposition "Alexandre Cabanel, La tradition du beau" à Montpellier du 10 juillet au 5 décembre 2010
(2) Vidéo sur l'exposition
(3) Ecrits d'Alain Roger
(4) Avec une suggestion d'accompagnement musical chez Poisson Rêveuret un très beau texte sur la poésie "L'or du temps" sur le blog "A saut & à gambades"