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Un roman d’anticipation porteur d’espoir.
L’auteur :
Marcel THEROUX est un romancier et réalisateur anglais. Au nord du monde est son premier roman traduit en français.
L’histoire :
Au nord du monde, en Sibérie, dans une ville dépourvue de ses habitants, survit Makepeace Hatfield, shérif de la veille. Une catastrophe a poussé le monde et la civilisation à se détruire et Makepeace ignore si le monde d’avant perdure ailleurs. Le jour où un avion survole son territoire, le jeune shérif décide de prendre la route dans l’espoir de retrouver une once de civilisation.
Ce que j’ai aimé :
Le personnage de Makepeace : perdu dans un monde post-apocalyptique, ce shérif si particulier continue pourtant à porter en son sein un espoir ténu en l’humanité, en l’avenir, en la civilisation qui pourtant a broyé tout ce que Makepeace aimait et connaissait. Sa quête va aller vers des survivants agressifs, dans des camps de travail aliénant, et pourtant Makepeace continuera jusqu’au bout à avoir foi en l’homme.
« En fin de compte, le niveau des eaux baisse, le soleil se lève et les plantes poussent. Je n’ai jamais douté qu’il restera quelque chose de nous. Evidemment, je ne serai plus là pour le voir. Et tous ces livres que j’ai sauvés finiront en humus ou en nids d’oiseaux, j’imagine.
Mais quelque chose continuera. » ( p.186)
Les qualités d’écriture de Marcel Théroux sont indéniables : les rebondissements s’enchainent, les ellipses intriguent le lecteur à point nommé. Qu’est-il arrivé à notre monde ? A la famille de Makepeace et à Makepeace même ? Qu’y-a-t-il derrière l’avion entraperçu un jour de désespoir ? Le monde d’avant perdure-t-il intact dans d’autres contrées ?
Ce que j’ai moins aimé :
Je lis rarement des romans d’anticipation –pour ne pas dire jamais-, je n’ai donc aucun élément de comparaison. J’ai apprécié cette lecture même si ce n’est pas le genre de roman que je lis habituellement et que j’aime.
Premières phrases :
« Chaque jour, je boucle mon ceinturon de revolvers pour aller patrouiller dans cette ville miteuse.
Je fais ça depuis si longtemps que j’ai pris le pli, comme la paume de la main qui porte un seau dans le froid.
Le pire, c’est l’hiver, quand j’émerge d’un sommeil agité, que je cherche mes bottes à tâtons dans le noir. L’été, ça va mieux. L’endroit est presque ivre d’une lumière sans fin et le temps file pendant une semaine ou deux. Il n’y a pas vraiment de printemps ou d’automne dignes de ce nom. Ici, dix mois par an, le climat mord la peau. »
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Merci à Jennyfer SOULAT des Editions Plon pour cette lecture.
Au nord du monde, Marcel THEROUX, Plon, Feux croisés, août 2010, 288 p., 22 euros
Elles en parlent aussi : keisha, Kathel,