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Arretons de nous regarder a travers le regard des autres!

Par Citoyenhmida

Je reconnais que, comme la plupart de nos compatriotes, j’ai longtemps souffert d’une fâcheuse propension à accorder une importance plus que raisonnable à ce qui se dit  ou s’écrit dans les médias étrangers à propos de  notre pays.

Il suffit qu’une ligne ou qu’une minute soit consacrée au Maroc par tel journal ou telle télévision, pour constater les réactions immédiates et épidermiques  des marocains.

Je dis bien « les réactions » parce que le plus souvent, on en enregistre deux sortes, bien distinctes pour ne pas dire opposées, même si le sujet abordé ne prête pas à polémique.

Les uns  considèrent que toute information, dès lors qu’elle  provient  de l’étranger, est digne de foi et ne peut ni ne doit être remise en question !

Et pour cause !

Pour eux, le Maroc étant une terre de non-droit, un espace d’où la liberté d’expression est bannie, un état où règne la loi de l’omerta destinée à protéger on ne sait quelle pieuvre malfaisante, toute information venue d’au-delà des frontières est forcément  la seule fiable.

Peu en importe l’auteur, la source ou le support qui la véhicule.

D’autres sont plus hermétiques à ce genre d’informations et les rejettent systématiquement, les considérant comme attentatoires à la dignité de notre pays !

Je ne vais pas m’attarder sur les exemples : ils sont légion et l’actualité récente vient encore de nous en instruire.

Pour ma part, je n’ai plus envie de céder à la paranoïa, de quelque coté  qu’elle penche !

En effet, point n’est  besoin d’un reportage sur Al Jazira pour savoir qu’il existe encore des fous chez nous pour tenter la traversée du détroit à la recherche d’un eldorado qui n’existe plus. Tout comme je sais que des milliers de nos compatriotes établis à l’étranger rentrent au pays, lassés des difficultés qu’ils rencontrent dans les pays d’accueil.

Ce n’est surement pas la lecture  un article sur « Le Courrier International » qui m’aidera à évaluer la déliquescence de notre classe politique ni l’inanité des gesticulations de certains de nos politiciens.

Pas besoin de supporter  un dessin animé débile pour découvrir  que nos femmes sont très possessives ou que nos fonctionnaires sont cupides. Je  connais assez mon pays et mes compatriotes  pour m’étonner  que certains relèvent ce genre de défauts. Je m’étonne par contre que les mêmes auteurs de ce divertissement abrutissant n’aient pas signalé les tares qui minent leur propre société.

Faut-il attendre qu’une  université anglaise – peut-être prestigieuse, mais ce n’est qu’une université, avec les qualités et les défauts d’une université -  pour que je sache que les Marocains  pataugent  dans les difficultés sans fin ? Surement pas ! Mais je sais aussi que les  marocains sont les rois de la débrouille, que le système D déployé par nos compatriotes défie toutes les statistiques et que, vue de à travers la lorgnette des chiffres, tous les chiffres, les officiels comme les autres,  la situation de notre pays n’a rien à voir avec la réalité. D’aucuns diront que la réalité décideront que  catastrophique, que le pays est au bord de l’implosion, que le moindre mouvement social basculera irrémédiablement dans le chaos. D’autres affirmeront que le pays avance, à son rythme, qu’il a traversé des zones de turbulences sans trop de mal, que des catastrophes naturelles qui l’ont endeuillé n’ont pas laissé de stigmates ineffaçables, que la crise mondiale l’a touché comme le reste du monde sans le faire sombre. Pendant ce temps, le Maroc et les marocains continuent leur chemin, cahin caha !

Etait-il vraiment nécessaire de lire les publi-reportages, dont nous savons tous qu’ils sont rédigés par des agences de communication et que chaque page est payée au prix fort, pour savoir qu’on peut aller de Tanger à Agadir en autoroute ! Cela ne doit pas nous faire oublier que certains axes routiers sont délaissés !

Où est l’intérêt de faire cautionner une action « illégale », même si elle peut s’expliquer sur le plan de la prétendue  lutte pour les libertés individuelles  par une journaliste étrangère,  espagnole de surcroit  et peu connue pour son regard objectif sur notre pays? Quel intérêt d’aller disserter à propos de la même affaire sur les ondes d’une chaine de télévision étrangère connue pour son action déstabilisante pour la plupart des régimes arabes, n’en déplaise à ses thuriféraires gauchistes attardés et islamistes de la dernière heure ? En effet, ce genre de démarche n’a aucun intérêt : cette “cause” n’a pas bougé d’un iota!

Des exemples de ce type peuplent  notre quotidien et surtout alimentent des polémiques stériles, qui ne débouchent sur rien de constructif, sinon  sur l’exacerbation inutile de tensions souvent artificiellement entretenues.

Alors, je me dis qu’il est temps que nous soyons enfin raisonnables dans notre perception de ce qui se dit ou s’écrit de nous à l’étranger !

Arrêtons de nous regarder à travers l’image que les autres donnent de nous, de notre société, de notre pays.

Apprenons à nous juger  nous-mêmes, sans concession, sans compromission, mais  sans  arrière-pensée, sans désir de nier ce qui existe.

Et surtout commençons par changer nous-mêmes, pour pouvoir réussir le changement de notre société et de notre pays.

P.S. : Je sais que ce genre de billets n’est pas du goût de beaucoup de mes lecteurs. J’assume, je persiste et je signe !


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