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La renaissance : La fin du beau XVIème siècle

Publié le 01 septembre 2010 par Junior2804
La renaissance : La fin du beau XVIème siècle Henri II : tournoi tragique rue Saint-Antoine E n juin 1559, Henri II, dont le nom n'avait pas été porté par un roi de France depuis cinq siècles, est âgé de 40 ans et 4 mois. De haute stature comme son père François - il mesure 1,84 mètre, à en croire son armure de parade -, il passe pour le plus bel homme du royaume, qui alors n'en manque point, selon les mots inoubliables de Mme de Lafayette à la première page de « La princesse de Clèves ». Le plus accompli aussi dans les exercices sportifs, qu'il pratique avec ardeur, et dont il va payer le prix. En ces premiers jours de l'été, à Paris, la grande ville encombrée des chantiers d'embellissement voulus par le souverain, l'heure est à la réjouissance. Un grand concours de princes et de seigneurs des deux sexes s'y trouve rassemblé pour célébrer la paix enfin advenue entre la France et l'Espagne, sous la forme de noces destinées à la sceller : Elisabeth, l'aînée des filles du roi, épouse par procuration, via le duc d'Albe ici présent, Philippe II d'Espagne, le 22 juin à Notre-Dame, sous les yeux du duc Emmanuel-Philibert de Savoie, arrivé la veille de Bruxelles pour célébrer ses fiançailles avec Marguerite, dernière fille de François Ier et veuve du duc de Berry, qui n'a pas moins de 36 ans. Durant six jours, au Louvre et surtout à l'hôtel des Tournelles, résidence préférée de la famille royale, se succèdent ces divertissements. Dans la soirée du 28 juin est signé le contrat de mariage de Marguerite et d'Emmanuel-Philibert. Pareil événement ne saurait aller sans de nouvelles fêtes, celles que préfère le roi Henri, parfait chevalier : les tournois. Le terrain a été préparé. A la hauteur de l'hôtel des Tournelles, non loin de l'actuelle place des Vosges, la rue Saint-Antoine est dépavée afin de ménager une piste sablée d'une centaine de mètres, divisée dans sa longueur par une double barrière, en sorte que les jouteurs ne puissent s'entrechoquer frontalement, le jeu consistant à faire mordre la poussière au partenaire par un coup de lance bien ajusté dans la poitrine. Tout autour de la lice ont été installées des tribunes en bois richement tapissées, ornées des armes de France, d'Espagne et de Savoie. Les joutes, qui ont lieu l'après-midi, attirent en effet des centaines de spectateurs. Les mercredi 28 et jeudi 29 juin, roi et princes ont rivalisé de vaillance, Henri l'emportant sur tous les autres. C'est le troisième jour que se joue le drame, dans une mise en scène fastueuse et tragique sur laquelle les récits se multiplièrent. Le roi doit encore participer à trois courses formant une partie, comme la règle en dispose pour chaque jouteur. François de Scépeaux, maréchal de Vieilleville et écuyer du roi, lui lace son armure et lui enfile l'armet, ce casque à visière mobile. Un premier assaut oppose Henri II à Jacques de Savoie, duc de Nemours, puis un second à François de Guise, qui tous deux ont le bon goût d'avoir le dessous. Se présente alors, de passage à Paris, Gabriel de Lorges, comte de Montgomery, fils du capitaine des archers de la garde écossaise. Ce garçon de 29 ans est un guerrier apprécié du roi. Laissons parler Vieilleville, témoin le plus proche : « Tous deux se choquent à outrance et rompent dextrement leur bois », c'est-à-dire leur lance, ce qui vaut match nul. « M. de Vieilleville, auquel il appartenait de courir, se présente et veut entrer en lice ; mais le roi le pria de le laisser faire encore cette course contre le jeune Lorges, car il voulait avoir sa revanche, disant qu'il l'avait fait branler et quasi quitter les étriers. » Le maréchal tente de le dissuader, Montgomery de s'excuser, rien n'y fait. Il peut être alors 5 heures du soir. Les héros sont fatigués, mais le puissant tempérament du roi l'emporte. Il enfourche le Malheureux, destrier turc que lui a offert Emmanuel-Philibert. A son casque et à sa lance, panache et flammes aux couleurs noir et blanc, celles, comme toujours, de sa vieille maîtresse Diane d

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