Quoi qu’on en dise, lorsque la pop acidulée des belges de Ghinzu vous attrape, elle ne vous ne lâche plus. A l’image de leur deuxième album Blow sorti en 2004, on pouvait faire un parallèle facile entre leur nom de groupe et l’insémination de leur musique dans votre esprit. Les chansons Blow, The Dragster Wave ou High Voltage Queen (The Reign of) voyaient leurs règnes s’aiguiser au fil du temps jusqu’à vous prendre aux tripes sans que vous ne voyez rien venir Tel un ghinsu. Ce n’était pas souvent qu’une chanson de près de 6 minutes comme The Dragster Wave vous tenez en haleine du début jusqu’à la fin et que vous attendez cette partie à 2.34 avec autant d’impatience qu’un drogué attend sa came.
Bien que leur troisième album soit moins au fait des formidables montées en puissance de Blow, il n’en possède pas moins certaines pépites, telles que Mirror Mirror ou bien Mother Allegra. Mais Cold Love supplante le tout. Bien plus violente que Take it easy, morne ballade sans grand intérêt qui a pourtant été la première chanson du troisième album mise en avant, Cold Love se devait de connaître un meilleur destin, une vidéo qui puisse être à la hauteur. C’est chose faite depuis quelques heures grâce au collectif Satisfaction. Oubliez la petite description ironique faite par le collectif déclarant que « The video was made with 100 millions $, a lot of guts, a bit of blood, and also a little bit of CGI with 5 computers working 24/7 for 3 months… » même si, oui oui, certains sont tombés dans le panneau du 100 millions de dollars et on demandé des explications en bonne et due forme.
Les clips, lorsqu’ils sont axés sur un groupe en train de jouer tranquillement sa chanson, sont légions et facilement ennuyeux. À part essayer de savoir si le batteur est bien dans les temps ou noter le fait que le chanteur a une nouvelle coupe de cheveux affublée d’une barbe de dix jours, il n’y a rien d’excitant, c’est morne, et on peut facilement crever la gueule ouverte. Y mettre des religieux fanatiques sortis d’une église orthodoxe – ou de la version russe de l’Exorciste – aux commandes d’un studio en feu sous l’empreinte grinçante de Satan devient tout de suite plus intéressant. La mise en scène glisse vers du George Romero, caméra à la main, les musiciens tombent un à un, souffrant tous d’un même mal qu’ils chantent comme pour mieux s’en délivrer. Ils nourrissent la bête, susurrant « cause you´re ready for love » tout en prenant le temps d’être immolés par leurs paroles satanistes et grossières, ces « I know my tongue will make your mind ». Les hommes d’églises jouissent, leurs pêcheurs sont en train de brûler devant leurs yeux, le mal s’extirpant lentement de leurs corps. Mais la musique est là, et reste là, ancrée dans votre mémoire pour un bon bout de temps. Elle tient et aucun exorciste ne pourra vous en délivrer.
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