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Les chagrins de Judith PERRIGNON

Par Lecturissime

les chagrins

♥ ♥

Un très beau roman sur les relations mère-fille

L’auteur :

Judith PERRIGNON est journaliste et auteur de plusieurs ouvrages mais Les Chagrins est son premier roman.

L’histoire :

A la mort de sa mère, Angèle apprend qu’elle est née en prison pendant la détention d’Hélèna, sa mère. Grâce à des lettres de Mila, sa grand-mère, à Hélèna et à des articles de journaux, Angèle va reconstituer son histoire et sonder les rapports opaques qu’elle entretenait avec sa mère.

Ce que j’ai aimé :

-   L’écriture ciselée :

« Une nuit sans sommeil commence. Pleine de murmures, de regrets, de prières et de berceuses. Des fées embastillées promettent à l’enfant la vie qu’elles n’ont pas eue. C’est toujours flou la vie qu’on n’a pas eue, parce qu’on ne sait pas à quel moment on s’est trompé, même quand on est en prison. Alors elles cousent des mots les uns aux autres, ressortent de vieux rêves jetés aux chiffons, convoquent la beauté, hésitent avec l’amour, se méfient des chimères qu’on raconte aux petites filles, tout en rêvant de s’envoler vers la rue juste derrière l’enceinte, rue Merlin elle s’appelle, comme l’enchanteur. » (p.19)

-   L’alternance de supports de narration (lettres, articles de presse, récit de Mila, récit d’Angèle…) apporte de la profondeur au personnage si fantômatique d’Hélèna.

-   La relation floue entre Angèle et Hélèna est minée par les chagrins de l’enfance : Angèle fut élevée par Mila, puis à cinq ans elle retrouva une Hélèna froide et distante, incapable d’aimer encore. Aujourd’hui, elle cherche à comprendre cette femme qui lui a obscurci la luminosité de l’enfance.

« Elle était la prisonnière consentante d’un court moment de sa vie. » (p.109)

Ce que j’ai moins aimé :

-   Pourquoi ne pas avoir mis trois ou quatre étoiles ? La raison est simple : j’ai pleuré d’un bout à l’autre de cette lecture. Et mon cœur (et mes yeux bouffis) me murmurent que je ne peux pas m’enthousiasmer pour un roman qui a fait couler autant de larmes… Alors, comme hier avec « Une année en haut », j’ai décidé d’écouter mes émotions… Mais sachez que c’est un avis très personnel sur ce roman à la qualité indéniable.

Premières phrases :

"Au premier mars mille neuf cent soixante-treize, plus aucun fourgon n'avait passé la porte. Personne ne s'était assis au café Les Platanes, juste au coin de la rue, dans l'attente d'une visite. La prison était vide. Au-dessus du porche d'entrée, adossé au drapeau français, un panneau disait : Terrassement. Démolition. Entreprise Bonaldy."

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Les chagrins, Judith PERRIGNON, Stock, août 2010, 204 p., 17 euros

Merci à Karine VINCENT des Editions Stock.

Lu dans de cadre du challenge du 1% littéraire :

1pourcent


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