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"L'Apprenti Sorcier".

Par Loulouti

Depuis une bonne décennie la magie, la sorcellerie, les sortilèges, le combat entre les chevaliers du bien et les sbires du mal sont de nouveau à la mode. Les longs métrages pullulent sur le grand écran avec de l’excellent, du bon et du franchement raté.


La saga livresque, puis cinématographique, "Harry Potter" a insufflé de la vie à un genre cinématographique moribond. Cette fontaine de jouvence ne semble pas prête de se tarir.


Hier matin j’ai assisté à la projection de "L’Apprenti Sorcier" de John Turtletaub avec Nicolas Cage et Jay Baruchel en vedettes. A l’origine j’étais plutôt hésitant, vu les dernières prestations du sieur Cage, mais je dois reconnaître que le film m’a ravi et j’ai pris mon pied.


"L’Apprenti Sorcier" est une production Disney. Il va sans dire que le long métrage est une œuvre familiale par essence destinée au plus grand nombre. Les forces du mal incarnées principalement par le sorcier Maxim Horvath (Alfred Molina) se révèlent en définitive pour le moins sympathiques.


L’histoire est prenante de bout en bout. Pas besoin de longs discours introductifs. En deux temps trois mouvements l’entame du long métrage, très habile, dresse un tableau de la situation. L’intrigue, basée sur la quête millénaire d’un élu capable de détruire une redoutable sorcière menaçant le monde, nous est exposée de manière concise.


Avec son efficacité légendaire, le cinéma américain nous plonge une fois de plus dans un cadre spatio-temporel (le New York de 2010) crédible et fidèle.


On pourra certainement reprocher au scénario d’être cousu de fil blanc, tant l’aspect familial de la chose transpire, mais la trame de l’œuvre n’est absolument pas simpliste. "L’Apprenti Sorcier" développe un récit efficace, tonique dont la mécanique se montre parfaitement huilée.


L’un des maîtres mots du film est son énergie déployée. Le spectateur n’a pas le temps de s’ennuyer. Le rythme du long métrage est indéniablement soutenu par une succession de séquences étourdissantes. Les moments d’action pure bénéficient d’une chorégraphie parfaitement orchestrée et incluses avec soin dans le récit en lui-même. On en prend plein les yeux.

Les affrontements à coups de sortilèges sont variés, visuellement irréprochables. "L’Apprenti Sorcier" utilise une large palette de couleurs.


Le film touche à coup sûr son cœur de cible car les maléfices, la magie, le combat entre l’ombre et la lumière réveillent notre imagination. Qui n’a pas songé un jour à détenir des supers pouvoirs capables de changer la destinée de l’univers.


L’art du subtil est aussi de relativiser les choses. L’humour est constamment présent. La relation qui lie le maître (Cage) et son apprenti (Baruchel) fonctionne assez bien dans un climat détendu. Leur duo est l’un des éléments moteurs du film. Les réparties font mouche.


Les péripéties qui illustrent le combat entre les forces du bien et celles du mal sont variées et nombreuses. Le metteur en scène a trouvé la parfaite alchimie dans ce domaine. A l’inverse de certains cinéastes qui n’ont pas compris que trop de pyrotechnie tue la pyrotechnie (Michael Bay ?), John Turtletaub n’exagère à aucun moment dans ce domaine.


L’art du film de John Turtletaub est de manière avec brio les références cinématographiques et d’ancrer son film dans la légende de Disney. Le titre en lui-même fait référence à "L'Apprenti Sorcier", segment de "Fantasia", l’extraordinaire dessin animé de 1940 qui a charmé tant et tant de générations de cinéphiles.


Nous retrouvons avec bonheur l’esprit du court métrage dans le rendu de 2010. Mais au lieu d’un banal plagiat, la subtilité de John Turtletaub est de nous proposer une séquence hommage, aux accents de la musique originelle de Paul Dukas, où balais, seaux et eaux virevoltent dans tous les sens.


Mais à titre personnel la cerise sur le gâteau réside en une séquence d’à peine trente secondes, un moment de pur bonheur geek. Nous plongeons l’espace dans l’univers de "Star Wars" où les pouvoirs télépathiques des Jedis sont mis en lumière. L’ensemble est carrément jouissif.


"L’Apprenti Sorcier" tire profit aussi des effets spéciaux de John Nelson. Ses créations sont étonnantes de fluidité et surtout de qualité. Quel bonheur que de voir d’élever dans les airs un aigle de métal, s’animer un dragon chinois ou d’assister à une course poursuite dans un monde parallèle par miroirs interposés. Un vrai régal.


Jay Baruchel est parfait dans l’éternel rôle du disciple alors que Nicolas Cage retrouve de la crédibilité à mes yeux. Teresa Palmer campe la petite amie du héros avec juste ce qu’il faut pour attirer le regard du spectateur. J’ai particulièrement apprécié la performance d’Alfred Molina que je trouve phénoménal de film en film.


Mon seul regret concerne la présence de Monica Bellucci dans un rôle météorique et accessoire. Certains diront tant mieux.


"L’Apprenti Sorcier" est un divertissement plus qu’efficace. Le spectateur passe un bon moment dans un univers magique.


A voir.


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