Magazine Culture
De son vrai nom Stephen Paul Manderson, le Professeur Green a été biberonné par Lily Allen pour laquelle il a travaillé (il y a pire et mieux comme référence) et signé originellement par Mike Skinner, de The Streets donc, pour ses premières apparitions. Vainqueur d'un prix du meilleur battleur, Manderson a touché un peu d'argent et a été débusqué par Virgin qui a donc accueilli son 1er album au titre plein de bon sens, Alive Till I'm Dead.
Parce qu'il est blanc, parce qu'il a de faux airs de Lukas Podolski, le joueur de l'équipe de foot allemande, ou de Justin Timberlake, parce qu'il fait blanc-bec et qu'il fait de la musique un peu fun, un peu sexy et sensuel, le Pr Green a été immédiatement comparé Outre-Manche à ce gros enfoiré d' Eminem.
En réalité, et il faut bien l'avouer, les deux bonhommes n'ont pas grand-chose en commun, si ce n'est de faire de l'excellente musique. Là où Eminem s'imposait d'emblée comme un mastodonte du rap par le côté incisif de son flow et sa radicalité rap, le Pr Green présente une palette musicale moins identifiable : il rappe certes mais touche aussi un peu au rock, à l'électro, voire au funk.
Son rap est un rap qui fait des clins d'oeil appuyés au succès et sent parfois la bonne recette : sens de la formule, invités de prestige (dont son ancienne boss évidemment), clips bien foutus et humoristiques (point commun avec le petit blond), flow rythmé et beats aux pulsations joyeuses. Contrairement à Eminem, le Professor Green abuse des samples et des emprunts aux standards de la pop (il sample même INXS).
Il joue sur les sons autant que sur les mots. A l'image de The Streets (ce que fait moins bien Eminem), il diversifie ses sujets et n'hésite pas à se présenter comme un gars fragile et émotif. Sur certains titres, il parle amour d'une manière qu'il faut bien appeler... romantique, ce qui n'était pas la caractéristique première des premiers essais d'Eminem...
Professor Green - Just Be Good To Green Feat. Lilly Allen by ataricoolkids