Classique, chef d’œuvre souvent copié mais jamais égalé, The Killer/Die xue shuang xiong (1989) de John Woo, considéré comme son meilleur film - par son auteur - est une balle cinématographique qui vous traverse de part en part sans vous laisser la chance d’y survivre. Et cela à l’image de ses héros vidant leurs chargeurs sur un seul bonhomme pour s’assurer que le malveillant est bel et bien dessoudé.
The Killer est une référence, la singularité d’une œuvre. D’un cinéma, celui de Hong-Kong. D’un genre, celui du polar et d’un cinéaste : John Woo. On a tout dit au sujet de The Killer et de son auteur. Le film culte d’un côté pour un cinéaste qui l’est tout autant. L’Oeuvre Wooesque atteint son apogée comme une continuité après le diptyque des A Better Tomorrow (1986&1987). L’œuvre, The Killer atteint des sommets de paroxysme notamment dans la qualité des gunfights. La mise en scène de Woo est splendide, la musique, le montage tout y est fort et calibré. Tout y est fait pour vous laisser baba, bouche bée, les yeux écarquillés et le cul scotché au canapé.
Saint Graal du cinéma d’action asiatique, The Killer est une légende à lui seul, objet cinématographique fétichiste échangé de main en main avant les diffusions DVD et l’engouement d’un cinéma longtemps et parfois encore marginalisé, jamais pris au sérieux. L’œuvre s’est faite une réputation à elle seule. Un must honoré de mille louanges aux bandes VHS limées à en perdre ses couleurs. Oeuvre rêvée, fantasmée The Killer est un incontournable du genre. Visionné, traumatisé par la beauté des images, il est un summum du genre qui a inspiré une flopée de réalisateurs de HK aux Etats-Unis.
The Killer ce sont des scènes de gunfight culte, la cool attitude de Chow Yun Fat, lequel trouve un partenaire presque de taille sous les traits de Danny Lee dont leur histoire commune réunie les thèmes de prédilections de John Woo : l’amitié, la trahison, la rédemption, le code d’honneur… John Woo réalise un chef d’œuvre de tragédie humaine comme il en existe peu entre son amour du cinéma de Jean-Pierre Melville et celui de Chang Cheh, il fait sien. Et si le film a pris un coup de vieux avec des scènes cul cul la praline par moment, il n’en garde pas moins une force qui fit sa légende.
Et le fétichisme ne serait pas ce qu’il est sans la version longue du DVD HK vidéo, où à l’époque de la VHS, les rumeurs allaient bon train :
« - il existerait une version plus longue…
- Nan, tu déconnes…
- Si, si c’est vrai comme pour L’Enfer des armes.
- Arrête !
- Si j’te l’dis. Á quand The Killer sur grand écran, hein ? Et la version longue surtout.
- Pff ! Laisse tomber. On se mate Cannibal Holocaust, maintenant ?
- Vas-y. »
I.D.
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