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Fabienne JACOB -CORPS : 2/10

Par Eden2010
Fabienne JACOB -CORPS : 2/10 Fabienne JACOB - CORPS : 2/10

Je suis vraiment désolée de devoir attribuer une note aussi basse à un livre qui était si prometteur. "CORPS" était annoncé comme un ouvrage mettant en scène Monika, qui travaille dans un institut de beauté et recueille les confidences souvent personnelles de ses clientes, entrant ainsi dans leur intimité.

Quelle bonne idée ! Je m'attendais donc à entrer en contact avec la peau mais aussi avec l'esprit des clientes de Monika.

Et bien, non. Ce n'est pas le cas.

Je dois dire que je suis partie avec un énorme a priori dès les premières pages : de façon totalement superflue et inutile l'auteur croit devoir juger un fait divers que j'ai trouvé terrible. Dès la toute première page, Fabienne Jacob mentionne - sans raison, j'insiste lourdement - l'histoire de Natascha Kampusch, cette jeune fille autrichienne enlevée à l'âge de 10 ans et tenue en captivité dans un petit réduit en sous-sol par son ravisseur pendant huit ans, avant qu'elle ne parvienne à lui échapper en 2006.

C'est une histoire tragique et pourtant l'auteur croit devoir mentionner la jeune fille en la décrivant en ces termes : " Natascha Kampusch ... amoureuse de son ravisseur, syndrome de Stockholm... ". Je pense, pour ma part, qu'une jeune fille enlevée à 10 ans qui s'est échappée à 18 ans n'était pas " amoureuse " de son ravisseur. Peut-être, pour survivre à la terrible épreuve, a-t-elle créé un lien d'affection avec lui, pour ne pas perdre la raison dans sa geôle, mais je ne pense pas qu'on puisse aller aussi loin que l'a fait l'auteur. Je souhaite donc profiter de cette occasion pour exprimer mon indignation d'avoir inclus un tel commentaire sur une fille qui a traversé l'enfer, et ce sans que cela n'ait le moindre lien avec le livre.

Mais bon, même sans cela je n'aurais pas adhéré au livre de Fabienne Jacob, et je m'efforce toujours de ne pas laisser mes opinions personnelles influencer mon jugement sur un livre.

Donc, abstraction faite de mon préjugé, je dois dire que le livre CORPS n'a absolument pas tenu ses promesses, alors que l'idée était si séduisante.

Au lieu de suivre Monika dans ses relations avec ses clientes, nous sommes assommés par quelques histoires superficielles qui nous sont lancées sans finesse et sans fil conducteur (l'institut de beauté aurait pourtant constitué un excellent lien entre les récits).

Je m'attendais à ce que Monika apprenne à connaître ses clientes, qu'elles lui confient des pensées ou souvenirs intimes, mais tel n'est pas le cas.

Les quelques récits que nous trouvons dans ce livre sont sans aucune imagination et surtout sans aucune profondeur.

Nous ne plongeons à aucun moment dans l'intimité des clientes.

Si vous vous attendez à sentir sous vous doigts la peau ou les mains boudinées des clientes de Monika pendant qu'elles racontent leurs vies, vous serez déçues.

Pour exemple : l'unes des clientes livre ses souvenirs de la guerre. Elle était alors tombée amoureuse d'un soldat allemand, Horst ...... et voilà, là, on n'apprend déjà pas plus. Donc, à la fin de la guerre - non, on ne sait pas comment cela a continué ou comment cela s'est fini avec Horst - on lui rase publiquement la tête ...... et voilà. Rien de plus.

Et c'est la meilleure histoire de tout le livre - effleurée, mais abandonnée.

Celle dont nous apprenons le plus est Monika elle-même. Elle nous livre quelques souvenirs de son enfance, lorsqu'elle cherchait, accompagnée de sa sœur aînée, le secret de " ce qui se passe dans la chambre des parents ". Sans grand intérêt et encore une fois on reste en superficie.


Je regrette que Fabienne Jacob ne soit pas allée au bout de son idée. Pourquoi ne pas creuser, mettre en relief les corps, les odeurs, l'intimité liant Monika à ses clientes ?

Je ne sais pas, j'imaginais par exemple que Monika allait faire une manucure à la bouchère, nettoyer ses ongles, sentir ses doigts froids et timides sous les siens en nous racontant les bribes de la vie de cette femme, mais non.

Tout reste si impersonnel. Sans imagination.

Concernant l'écriture, elle reste creuse et trop simple, on tourne en rond.

Et l'emplacement des virgules est aléatoire : par moments, on manque de virgules. Oui, cela pourrait être un style, seulement, le paragraphe d'après, il y en a beaucoup trop !

J'irais même plus loin : c'est la première fois que j'ai eu du mal à me représenter les images d'un livre devant mon œil intérieur.

L'auteur décrit - et je ne vois pas.

Je pense toute simplement qu'elle ne doit pas avoir la même perception des choses que moi du monde qui nous entoure.

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