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Rentrée Littéraire 2/2 : Houellebecq up, Ellis down

Publié le 06 septembre 2010 par Davidme

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Deux posts en une journée. Ça valait le coup d’attendre non ? Bon j’avoue, je les ai préparés ce week-end…
Intéressons-nous cette fois-ci à deux mastodontes de la rentrée littéraire (d’ailleurs nous reviendrons dans un autre post à venir très vite cette semaine sur la circulation circulaire de l’info autour des livres de cette rentrée). Les deux blockbusters en question sont le Bret Easton Ellis et le Michel Houellebecq.
Au mois de juin en apprenant que ces deux romans (Suites Impériales et La Carte et le Territoire) sortiraient en septembre, une certaine impatience m’a gagné. Je m’attendais à être déçu par le Houellebecq et encore surpris par le Bret Easton Ellis. Cela a été l’inverse.

L’objectif que s’était fixé Ellis avec « Suite (s) Impériale (s) » étaient quasi insurmontable. Comment en effet donner une suite à l’excellentissime « Moins que Zéro » ? « Moins que Zéro » est de ces romans dont on se souvient. On se rappelle où l’on était, quelle chanson on écoutait en le lisant. Moi, par exemple, j’étais entre ma seconde et ma première à l’été 1995 et je sortais avec une fille qui s’appelait Juliette. J’écoutais « Siamese Dream » des Smashings Pumpkins  « In Utero » de Nirvana, et « Smash » d’Offspring ». J’ai dévoré ce bouquin, conseillé par La Griffe Noire , en deux nuits. Ce fut une claque. Comment dès lors retrouver cette sensation ? Suites Impériales est la suite des aventures de Clay, Blair, Julian et cpgnie. Ils ont vieillis et sont désabusés. C’est un bon livre, mais pas un livre qui fera date. La lecture déçoit car la surprise est passée. La claque ne revient pas. Autant « Lunar Park » - le dernier Ellis avant Suites - avait été une réelle mise en abîme exploratoire de l’œuvre Ellisienne, autant, ces « Suites Impériales » paraissent ternes. Etonnant donc de lire dans toutes les gazettes (nous y reviendrons) qu’Ellis a écrit un chef d’œuvre. Un roman de bonne qualité mais surfait et quelque peu inutile. Dommage. Vivement le prochain.

Houellebecq maintenant. C’est peu dire que la « Possibilité d’une île », son précédent roman était décevant et même plutôt raté. La parution de « La Carte et le Territoire » (le 8 septembre prochain), était donc doublement attendue. Et là, l’impression est inverse à celle de Ellis. « La Carte et le territoire » est un roman de notre temps. Houellebecq, à travers son personnage Jed Martin, dépeint notre monde moderne. Cette société fondée sur les apparences et les représentations, cette société de consommation dans laquelle l’homme est réductible à son travail. C’est d’ailleurs comme cela que se nomme l’une des séries de tableaux de Jed Martin « les métiers ». Comme dans « Extension » ou dans les « Particules » Houellebecq parvient à capter un air du temps, à photographier une époque. Dans le livre Jean-Pierre Pernaut est d’ailleurs l’une des figures de proue de ce monde en plein essor. Terrible constat. La plume houellebecquienne est toujours acérée, elle s’offre même dans ce roman le luxe de faire des envolées très drôles. Au final, la « Carte et le territoire » est un roman multiple. Réflexion sur l’art et la création, réflexion sur le monde culturel, sur les relations père-fils, ou encore sur la marche du monde, Houellebecq parvient à nous emmener avec lui et à nous faire cheminer dans ses réflexions. D’aucuns, comme Pierre Assouline sur son blog pensent que dans 20 ans, il ne restera rien de ce roman. Peut-être ont–t-ils raison. Mais, peut-être que dans 20 ans, en voyant le monde tel qu’il est devenu, on se dira qu’on y a lu les prémices dans ce livre de Houellebecq. Dans « Extension du domaine de la lutte », il dépeignait la misère sexuelle du monde occidentale, dans « Les particules élémentaires » il s’interrogeait avec acuité sur la génétique et la possibilité d’anéantissement de la race humaine, dans « Plateforme » enfin il provoquait en s’en prenant à l’islam radical et en montrant le besoin d’amour de l’homme. Dans « La carte et le territoire », il questionne nos valeurs et la façon de les représenter. C’est le signe des grands auteurs.

Sinon, pour sortir des sentiers battus des livres présentés dans tous les médias, il y a comme toujours les judicieux conseils de La Griffe Noire. La sélection de rentrée, c’est ici  Allez-y sans problème, c’est garanti qualité à 100%.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par gowitt
posté le 12 novembre à 23:55
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Pour plagier Pierre Desproges : Houellebecq n’écrit pas que des conneries, il en dit. C’est avec une délectation sans nom que j’ai entendu le foutriquet s’exprimer sur les ondes de France Inter après la réception de son prix Goncourt. Tout participe à rendre écœurant ce personnage, véritable héros d’une époque régressive sans espoir. Incarnation héroïque d’une intelligentsia au service d’une pensée diarrhéique, aux concepts approximatifs et à la sensibilité désuète, Houellebecq s’exprime avec la même médiocrité que son écriture. « Plateforme » restera sans doute le point d’orgue de l’indigence littéraire en même temps que l’annonce d’un temps que nous avons découvert avec consternation : l’ère de la postmodernité dont le héraut restera Sarkozy. Il aime, ainsi que les médias qui lui servent de thuriféraires, se présenter comme « écrivain maudit ». Quelle affabulation, quelle prétention peut nourrir l’ego boursoufflé de cet écrivain ectoplasmique ? Quelle comparaison possible avec un Jean Genet, un Céline, un Sade voire un Drieu La Rochelle ou un Karl Kraus ? Ses productions écrites, plutôt que littéraires, sont truffées d’emphases redondantes et de dissonances stylistiques. Houellebecq use d’un abus forcené d’antépositions et s’octroie une tolérance coupable de verbes faibles. Son utilisation outrancière de verbes imprécis entraine des facilités conjonctives ; illustration de la carence intellectuelle du prosateur. La ritournelle des groupes ternaires, ajoutée à la cacophonie de qui/que/quand provoquent un état nauséeux à la limite du recours à l’utilisation du cortège pharmaceutique. Epargnons au lecteur averti le déchiffrage de son style monotone nous parvenant dans les bruits du monde comme un souffle glacé à travers la porte entrouverte du néant qu’il n’aurait jamais du quitter. Outre ce dénuement stylistique, l’inspiration de Houellebecq fleure bon le transit intestinal. …Houellebecq brode à l’infini sur la misère affective des pauvres types, sur la solitude des loosers. Au lieu de donner des couleurs à la puissance du désir masculin, comme l’aurait fait un Christian Laborde, l’auteur de "Plateforme" ne cesse de décrire des accouplements fatigués, des scènes de masturbation dépitée, des amours plates et misérables… Houellebecq est un iconoclaste de salon qui n'a de talent que l'odeur de la merde dans laquelle il trempe son pieu pour écrire ses histoires nombrilistes de pauvre type sans moral ni morale. Panégyriste du tourisme et des relations sexuels avec des enfants, ce fantôme du talent a cru que l’étalage de la turpitude forgée sur son âme crasseuse lui apporterait la légitimité. Bien lui en a pris. La légion des crétins bêlants a crié au génie. Les journalistes en quête de sensationnel ont encensé ce qu’ils ont vu être une bonne aubaine littéraire. L’ambiance dominante veut qu’on soit pour ou contre Houellebecq. C’est un faux choix, Houellebecq est inexistant. Peut-on raisonnablement être pour ou contre le vide ? Le couronnement du cuistre lui est donc venu d’une institution respectable et respectée par le gotha mondain : « le Goncourt ». Il aura fallu «1 minute et 29 secondes » pour le départager de ses concurrents à l’assaut du prix dont les ventes prolifiques décerneront au vainqueur le titre envié d’écrivain à succès. Houellebecq est donc devenu celui-ci, adulé des imbéciles dont le QI est comparable à celui d’un protozoaire. Ecrivain titré d’un système de prêt à penser, Houellebecq sera la mauvaise conscience à bon prix du bobo qui s’encanaillera à dire « vous avez lu le dernier Houellebecq ? Ravageur n’est-ce pas ? ». Houellebecq n’aura que traîner dans la merde des âmes boueuses en mal de transgression ; dont la sienne. Désabusé, mais calculateur, il a séduit, et c’est bien sur ce pouvoir de séduction qu’il serait souhaitable de s’interroger. Quel aura été l’influence hégémonique des maisons d’éditions dans l’attribution de ce hochet lucratif ? Contre l’avis général, il faudrait mettre fin à la production du pédant, c’est l’autre face de la tolérance. Un jour il faudra se battre pour l’interdiction du droit à la production de galimatias littéraire, comme jadis pour l’abolition de toute censure. L’ombre a précédé la production de Houellebecq, et elle le suivra. Houellebecq a été mort avant d’être vivant, et heureusement il retombera dans l’oubli. Chaque citoyen devrait pouvoir se réclamer d’un droit naturel à l’intelligence et donc, dans le pire des cas, revendiquer une allocation de soutien à la bêtise. En ce qui concerne le secours à Houellebecq, les preuves ne devraient pas être difficiles à réunir et participer à l’enrichissement de chacun. Nous savons tous que ce qui est exceptionnel mérite à peine de vivre, ce qui est banal ne mérite pas de mourir, M. Houellebecq est si banal qu’il ne mérite même pas de s’appeler Michel. A propos, je n'aime pas Houellebecq.