Orages ordinaires de William Boyd

Il se sentait coupable.  Pourquoi se sentait-il coupable ? – Il n’avait rien fait de mal… Était-ce parce qu’il s’était enfui ?… Mais n’importe qui dans sa situation se serait enfui : le choc, la présence d’un tueur dans la pièce voisine… Devrait-il se livrer à la police – ou non ? Mais une peur infinie lui en hurla : NON ! NON ! NON ! Et il sut que sa vie serait irrémédiablement transformée et allait prendre un tournant sans qu’il puisse faire marche arrière.

Adam Kindred, après la découverte du Dr Wang, allergologue, un couteau planté dans la poitrine, Adam suite à cet instant précis est rentré dans la clandestinité, sa destinée maintenant hors contrôle.

L’auteur nous présente ses acteurs, son personnage central Adam Kindred, climatologue, ensemenceur de nuages, suppresseur de grêle, faiseur de pluie. Les policiers responsables de l’enquête et surtout Rita Nashe, la jeune et jolie policière, Ingram Fryzer, président-directeur général de Calenture-Deutz, multinationale pharmaceutique, qui suite à un impressionnant publireportage chic et efficace sur la fin de l’asthme, grâce à ce médicament miracle prêt pour la mise en marché. Jonjo, carrière militaire qui débuta aux Malouines en 82, deux guerres du Golfe, Afghanistan sa dernière opération légitime.  Maintenant chargé d’éliminer notre héros devenu témoin trop gênant.  Adam devra changer d’identités à plusieurs reprises : Il sentait instinctivement que la seule manière d’éviter d’être repéré dans une ville telle que Londres était de ne tirer aucun avantage de ses services – téléphoniques, financiers, sociaux, municipaux ou autres. Kindred devient invisible ou du moins transparent, anonyme, un fantôme urbain.

 Tour à tour, l’auteur nous fait pénétrer dans l’intimité de ces acteurs et le fait de façon convaincante. Comme toile de fond, le capitalisme sauvage de compagnies pharmaceutiques dans un décor londonien et sa célèbre Tamise.  De surprise en surprise, plein de rebondissements, un excellent divertissement, difficile de déposer ce livre même pour quelques instants, on s’y attache.