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La vie d'une autre (Frédérique Deghelt)

Par Alexandra
65 La vie d'une autre Frédérique Deghelt 

L'Histoire commencepar "Pendant longtemps j'ai cru que je rêvais."

J'ai aimé "La vie d'une autre".

La vie d'une autre, c'est l'avis d'une autre. L'héroïne de ce roman est consciente de son ignorance, et elle va devoir redéfinir les limites de sa connaissance. Elle a la puissance du regard du "se sachant ignorant", une puissance qui ouvre à la nouveauté tout en veillant à la prudence, puisqu'elle a la certitude de pouvoir se tromper …

La vie d'une autre, c'est du quotidien mis en scène. Le scénario est original et subtil, il ne s'éloigne pas de la réalité du quotidien. La vie réelle se promène sur les curseurs de l'amour et du désamour, de la jalousie et de la rancœur, de la mémoire et de l'oubli, du comprendre et du découvrir, de la lumière et de l'ombre, de la médiocrité et de la profondeur, du regret et du remords, du couple et du courage. Digne d'un polar, vertigineuse est la chute, d'autant plus remarquable qu'elle ne tombe pas.

La vie d'une autre, c'est une ligne jaune à ne pas franchir. "La mélancolie et la tristesse commencent du doute. Du doute commence le désespoir. Du désespoir commence l'arrêté des différents degrés de la méchanceté." Seul l'oubli pur et simple peut stopper la machine de la méchanceté. Voilà à quoi sert aussi l'évitement de la souffrance par la miraculeuse capacité d'amnésie de certaines personnes.

La vie d'une autre, c'est un rappel à l'élan vital. "La vie sépare ceux qui s'aiment, tout doucement sans faire de bruit." On l'entend de toutes les bouches, le quotidien doit être réinventé tous les jours, c'est le secret de la durée, et pourtant nous n'y parvenons guère. Nous ne parvenons pas à démarrer chaque journée comme si c'était chaque fois la première, nous la démarrons comme si elle ne devait surtout pas être la dernière. La clé n'était-elle pas là ? De vivre comme des vivants, et non pas comme des morts impuissants. Vivre en mortels nous pousse à nous barricader de mesures de sécurité, de repères indiscutables, de routines inébranlables, bref de quotidiens qui nous séparent … "tout doucement sans faire de bruit". …

La vie d'une autre, c'est une ode à l'Amour. "Perdre ses parents, donner naissance à ses enfants sont les deux éléments de la vie qui nous font grandir. La perte de l'amour est une façon de rapetisser." Oublier peut rendre au passé ce qui lui appartient. "J'ai tué ma mémoire !" "Quel flair ! Moi c'est mon passé qui me tue." Mais comment rendre au passé ce qui lui appartient, comment alléger son sac à dos pour vivre ici et maintenant ? Une piste est naturellement d'écrire des mots taillés dans un bloc de souffrance, sans savoir quelle part va contribuer à l'exorcisme salutaire, et quelle autre à l'exacerbation meurtrière …

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