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Sukkwan Island

Par Clarinette

sukkwan-island.jpgAu bout du rouleau, dépressif, cyclothimique, à la fois obsédé et incapable d'avoir une relation suivi avec une femme, Jim a convaincu Roy, son fils de treize ans, de le suivre sur une île déserte et sauvage de l'Alaska pour y vivre pendant un an. Ils y emportent de quoi tenir les premières semaines et ont prévu de vivre de chasse et de pêche le reste du temps.

Dans la première partie c'est le point de vue de Roy qui est exprimé. Jim s'avère instable, égocentrique, peu rassurant, ne s'intéresse  pas à ce que se son fils peu ressentir et lui confie ses problèmes d'adulte que le garçon n'est pas en âge de comprendre.

Au départ, je n'ai pu m'empêcher de penser à La route de Cormac Mac Carthy : un père tentant de survivre dans des conditions extrèmes avec son fils. La comparaison s'arrête là. Alors que dans La route il y avait amour, espoir, humanité et spiritualité, ici il n'y qu'incompréhension et impossibilité de dialoguer.

Pas de message écologique non plus. L'homme ici n'est pas en harmonie avec la nature. Il lui est étranger et elle est représentée comme un élément sur lequel il n'a aucune prise, aucun contrôle et aucun lien.

Un livre prenant que j'ai lu quasiment d'une traite. Angoissant et déprimant mais impossible de le lâcher ni de résister au suspense. Un roman glauque et désespérant, mais tellement captivant !

extrait : "Roy ne savait pas quoi dire, alors il ne disait rien. il ne savait pas comment les choses tourneraient.

Ils redescendirent à la cabane enveloppés par le parfum doux amer d'une plante, une odeur qui rappelait à Roy son enfance à Ketchikan. En Californie, il avait beaucoup repensé à Ketchikan et à la forêt humide, il avait cultivé dans son imginaire et dans ses vantardises auprès de ses amis l'image d'un endroit sauvage et mystérieux. Mais à présent qu'il était de retour, l'air y était plus froid et la végétation certes luxuriante, mais rien qu'un simple végétation, et il se demanda à quoi ils passeraient leur temps. Les choses étaient crûment ce qu'elles étaient et rien d'autre."

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  Sukkwan Island, David Vann, Gallmeister, 192 pages.

lu aussi par : Papillon, La Lettrine, Madame Charlotte, Leiloune...


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