A propos de Vampires de Vincent Lannoo 3 out of 5 stars
En Belgique, une équipe de télévisée est contactée pour faire un reportage sur les mœurs et la vie d’une famille de vampires. Après plusieurs essais infructueux et la mort de plusieurs cameramen, Georges Saint-Germain, sa femme Bertha, son fils Samson et leur fille Grace, acceptent finalement de recevoir une équipe de tournage et d’être suivis au quotidien dans leur vie de vampires…
Si l’on aime l’humour absurde, le cynisme, le gore (scène de boucherie dans la cuisine) voire le trash, assurément Vampires est fait pour vous. Prenant prétexte de l’intrusion d’une petite équipe de tournage dans une demeure de vampires belges, Vampires, filme, caméra à l’épaule, le quotidien d’une famille de vampires belges millénaires. C’est une sorte de documentaire surréaliste, un journal de bord complètement abracadabrantesque où Grace, en pleine crise d’adolescence, s’ennuie et pique crise sur crise en rêvant d’être une « humaine normale » qui ne supporte plus ni sa condition ni les rites des vampires.
Vampires, que l’on sent tourné avec peu de moyens et dans des éclairages diffus, jaunes et sombres, enchaine les interviews où Georges raconte le mode de vie d’un vampire contemporain. Souriant dans sa chaise d’osier, le patriarche raconte les « chasses à l’homme » organisées pour trouver de « la chair fraiche » tandis qu’une Roumaine de secours, enfermée dans une verrière en forme d’énorme frigo transparent, leur sert de garde-manger de secours.
Mais notre charmante famille doit surtout faire face à la crise d’adolescence qui secoue leur fille, tombée amoureuse d’un humain. A vrai dire, dans Vampires, on nage dans un tel n’importe, un tel second degré qu’il est difficile de suivre avec sérieux et application les journées des vampires. Malgré les codes drastiques qu’ils doivent s’imposer. Deux anciens vampires hongrois « fin de race » de l’Europe du XIXème vivent terrés à la cave car ils n’ont pas d’enfants. C’est une Loi des Vampires, comme ne pas coucher avec la chef d’une autre famille (n’est-ce pas, Samson ?) alors que le code n’empêche pas de forniquer avec un membre de sa propre famille !
C’est drôle, la plupart du temps, parce que bourré de cynisme et prolixe en imaginaire, mais cette fiction, filmée à la manière de C’est arrivé près de chez vous, a aussi son revers. C’est-à-dire que le message qui voudrait être passé sur la fermeture des frontières, l’exclusion de plus en plus manifeste des Emigrés hors Europe trouve parfois un écho contraire qui dérange.
Par exemple, lorsque la famille Saint-Germain, qui symbolise au fond une famille de notables ordinaire, dévore des Noirs sans papiers pour leur repas et ose « se plaindre » en plus de manger toujours la même chose. Alors, c’est drôle, certainement, mais assurément d’un goût douteux ou qui peut mal passer Comme lorsque Samson, le fils dégénéré, capture un handicapé mental et paraplégique pour son repas et découvre qu’il s’agit en fait d’un vrai vampire ! On est dans une forme de « trash » qui passe… ou pas..
Tout ne fera pas forcément rire, et la fin du film est étiolée. Le voyage au Canada ralentit le film et le rend un peu pesant voire soporifique. Inutile surtout… alors que l’on riait pas mal jusque là…