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Potable #5

Publié le 07 septembre 2010 par Menear
À quoi je joue, exactement, je saurais même pas dire. Si j'ai repris samedi le fil du texte en reprenant depuis le début c'était surtout pour
1) fragmenter le début pour mieux propulser le bonhomme (c'est bon, c'est fait) et
2) désépaissir le texte, comme chez coiffeur, en fait, sauf qu'à la place des cheveux, ben c'est des mots.
Et boom, repartir pour un tour, relire encore toute la partie 1 et m'arrêter tous les trois mots en sachant bien que c'est supportable mais pas vraiment aussi nickel qu'on l'aurait espéré. J'aurais voulu que ce soit parfait, terminé cette semaine et ne plus y revenir. Et quand je relis j'ai encore cet arrière-goût qui me pourrit la gorge : je sais au fond que le truc se tient mais c'est pas aussi abouti que ce que j'aurais voulu. Pourtant je sais pertinemment que toutes les corrections que je fais sont invisibles : susceptibles, d'ailleurs, d'être défaites à la prochaine lecture, parce que c'est accessoire. Parce que changer un mot ou un autre ne changera pas fondamentalement la nature du texte. Et parce qu'il faut j'apprenne à lâcher le truc, à dire : ok, c'est bon, c'est terminé. Et le faire lire à d'autres. Mais je m'enferme toujours dans cette idée d'une « dernière relecture, juste au cas où ». Au cas où quoi, ça, j'en sais rien, mais c'est pas grave. C'est d'autant plus pénible que seule la partie 1 me donne cette impression là. En relisant la partie 4, la semaine dernière et celle d'avant, j'étais persuadé d'être au bout du bout d'un processus vieux de quatre ans. Et d'avoir surtout porté mon écriture au bout d'elle-même (au bout de ce projet là, s'entend).
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Avec les archives que j'ai, je me dis, c'est à dire un fichier séparé correspondant à une séance de travail (soit grosso modo 500Mo de fichiers textes éparpillés), je pourrais aisément monter une installation qui montrerait plan par plan, fichier par fichier, séance après séance, l'évolution du texte, la prolifération des mots et, passé un cap donné au milieu du projet, qui correspondrait sans doute au troisième jet merdique produit fin 2007, une régression du texte, progressive et continue, jusqu'à ce que l'inévitable survienne, c'est à dire la suppression pure et simple, jour après jour, du texte entier. Peut-être qu'au bout du bout il resterait une phrase, un bouquet de phrases, ou quelques syllabes, des abréviations, un tweet, et puis pfffiout, plus rien, plus rien du tout, le silence une bonne fois pour toute : le-si-len-ce.
(Mais cette semaine je finirais, quand même et malgré tout.)

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