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Dream Home : … to be more crazy

Publié le 09 septembre 2010 par Diana
Dream Home : … to be more crazyJuste génial ! Edmond Pang Ho Cheung est grand. Un grand talent. Je ne suis pas le premier à le dire et je ne serais sans doute pas le dernier à le gratifier de la sorte. L’un des trop rares cinéaste talentueux qui sévit dans l’industrie cinématographique hongkongaise ces dernières années. Il nous livre après quelques œuvres valant de sacré coup de projecteur une pépite de genre avec Dream Home / Wai dor lei ah yut ho (2010), dans lequel le rôle principal est tenu par l’actrice (et ici également productrice) Josie Ho.
Hong Kong, 2007. Cheng Lai-sheng cumule deux emplois tout en gardant en tête son rêve de petite fille, celui de se payer un appartement avec vue sur la mer. Malheureusement, les prix exorbitants du marché étant ce qu’ils sont et la concurrence rude pour le bien tant souhaité l’empêche de réaliser son rêve. Pourtant, Cheng Lai-sheng ne reculera devant rien pour obtenir ce qu’elle veut…
Dream Home : … to be more crazyIl y a des œuvres cinématographiques comme Dream Home qui vous enchantent, vous subjuguent et vous prennent aux tripes alors même qu’elles sont parsemées de défaut. Peu importe. Les défauts de Dream Home passe largement au second plan tant le film parvient à nous divertir, nous faisant passer du rire, à l’effroi. De cet effroi glacé à l’écoeurement le plus total. Juste jouissif. Les défauts qu’on pourrait lui trouver ne sont rien devant la maîtrise technique dont l’auteur fait preuve, nous montrant ô combien une aisance qui fait les grands. Cette faculté qu’il a de montrer et de parler du même coup de ses contemporains. Chaque plan, chaque séquence sont travaillés. Chaque détail : rapport sociaux, monde de l’entreprise,… nous est révélé avec l’ardeur d’un néophyte, bien qu’Edmond Pang n’ait plus rien à voir à proprement parlé d’un néophyte. Il garde tout de même en lui cette énergie, cet entrain qui nous emporte dans ses œuvres. S’ils parlent de ses contemporains c’est aussi pour mieux nous parler de Hong Kong et des changements que la ville a connus. Il nous plonge dans l’univers impitoyable de l’acquisition d’une propriété. Le monde de l’immobilier aux montants excessifs qui ne permettent à une grande majorité des hongkongais d’accéder à la propriété. Dream Home c’est « la lutte des classes » ! Un regard sans concession sur une société dans laquelle l’être humain n’est rien, où seul compte l’argent.
Dream Home : … to be more crazyDream Home est sans doute miné par des raccourcis notamment dans la progression qui nous amène vers ce point de rupture, celui du personnage interprété par Josie Ho. Cette « folie » meurtrière qui l’anime pour atteindre son objectif. Mais finalement, pas tant que ça. Certes, on pourrait lui reprocher d’être trop direct, trop expéditif, qu’il ne prend pas assez le temps de développer son personnage qui l’emmène vers ce chemin fait de sang et de cadavre, mais aurait-il été vraiment nécessaire ? Ne peut-on pas palier, nous-même à ce manque ? Parvenir à s’imaginer toute la frustration d’une gamine qui a vu le monde changer autour d’elle à un rythme fou et qui n’a comme leitmotiv dans son existence (peu glorifiante : deux boulots pour survivre, une vie sentimentale sans lendemain,…) un rêve de gosse qu’elle traîne comme l’épanouissement absolue de toute une vie ? Dream Home c’est juste bon ! J’en parle juste avec le cœur qui jubile. Cette œuvre fait du bien. On l’apprécie le temps qu’elle dure et encore après lorsqu’on en parle. On se remémore. On s’y rappelle des acteurs justes, d’une Josie Ho livrant une performance parvenant à faire exploser à l’écran toute sa douceur et sa bestialité de femme. Une Docteur Jekill et Miss Hyde à la sauce Edmond Pang. Ce cynisme dont fait preuve le cinéaste aussi. Superbe. Alors oui ! Ce n’est pas un chef d’oeuvre parce que ce terme est trop galvaudé (et je fais partie des fautifs) mais ça reste un bon petit film de genre à tendance gore qui ne pourra que plaire tant qu’on lui donne sa chance.
In this crazy city. If you want to survive, you’ve got…
Nota bene ou Post-scriptum : Pour ceux qui auraient du mal avec le sang, les choses qui coupent, tranchent et j’en passe… passez peut-être votre chemin. Malgré tout, n’hésitez pas à vivre l’expérience. C’est sympa.
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