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Chemical Brothers ‘ Further

Publié le 10 septembre 2010 par Heepro Music @heepro

Depuis leur premier album sorti en 1995, les Chemical Brothers auront réussi à sortir de nouveaux enregistrements studio tous les deux ou trois ans, un délai relativement court. Nous en sommes au 7ème album avec ce Further, au titre forcément plein de signification.
Musicalement, tout est là pour contredire nos attentes : avouons que nous avions été habitués à de la musique électronique au format plutôt adapté à la radio, au vidéoclip (souvenez-vous de « Hey boy hey girl » ou dernièrement « The salmon dance »). La route était toute tracée ; les Chemical arrivent avec leur pot de peinture et repassent les lignes en noir (ou bleu nuit pour le clin d’œil à We Are The Night sorti en 2007). Oui, en noir. Comme Dig Your Own Hole. Quoi ? Je fais un lien entre Further et non le précédent album, mais le deuxième, qui était sorti en 1997 ? Vous allez comprendre.
En effet, les huit morceaux qui composent ce nouveau travail reprennent les bases posées sur leur deuxième album ; je me réfère notamment à des titres comme « Electrobank » ou « It doesn’t matter » ; des machines électro faites de gros sons ou de psychédélisme barré.
Ainsi, « Snow » ouvre lentement (mais sur cinq minutes quand même) le bal ; cette introduction à Further est aussi et surtout l’introduction parfaite à la déferlante de 12 minutes qu’est « Escape velocity » ; morceau doublement introduit, car la batterie n’arrive qu’au bout de deux minutes (soit, à la 7ème minute du disque). Jamais le duo n’avait osé aller aussi loin, aussi longtemps. Pour les fans des débuts du duo, ce disque est pour vous. Le big-beat est ici parfaitement maîtrisé, pas de gros boum inutile poussé au maximum juste pour s’imposer. L’intelligence de ces deux mecs (ils ont 39 et 40 ans) arrive à un paroxysme que l’on croyait déjà atteint depuis le triptyque des débuts. Further poursuit une autre voie, différente de celle qu’entreprit Surrender. Le trou est creusé, plus profond. Enfin, aujourd’hui, le trou devient un plongeon à effectuer, chose plus aisée. Sauf s’il s’agit de le faire en pleine mer (voir le visuel de la pochette).
Par la suite, la longueur des morceaux redescend, certes, mais oscille toujours autour de six minutes. Les invités vocaux ont été oubliés (pour la première fois depuis Exit Planet Dust !), même si les voix sont encore utilisées, bouclées, samplées, par exemple sur « Another world » ou « Horse power ».
Vous entendrez évidemment divers clins d’œil à tout leur œuvre dans les compositions ; car il y a bien sûr une progression dans leur travail.
Si quinze ans après leurs débuts commerciaux ils n’ont plus rien à prouver, les Chemical Brothers nous giflent pour nous montrer que si : ils font de la grande musique, nous redonnant l’envie replonger dans leur longue discographie, qui semblerait bien ne pas être terminée. Loin de là.
Mention spéciale à « K+D+B ».



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