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Before…L’arrière du garage

Publié le 11 septembre 2010 par Artelineaartcontemporain

Before…L’arrière du garage

*image : Faire des étincelles - Photographies Annlor Codina - 2010

Before…  L’arrière du garage

After …   Pavillon meublé

Vernissage au PPCM le 25 septembre 2010 pour une exposition qui en annonce une autre, Annlor Codina, jeune artiste issue des écoles d’art de Tarbes et de Montpellier, nouvellement installée à Nîmes.

Avec «L’arrière du Garage», Annlor Codina renvoie le PPCM à sa condition première d’atelier-garage : en cela, en un premier temps, elle remet de l’ordre. Mais ensuite, devant le mur du fond qui pourrait constituer un panneau mural de rangement d’outils de tout bricoleur qui se respecte, elle imagine une cible géante pour lancer de couteaux ! On est passé en un clin d’oeil de l’ordre au désordre.

Autre exemple : pour sa pièce en cours «Sauvagerie domestique», Annlor Codina associe un squelette de scooter avec une peau de bête (un renard), de celles que l’on portait en écharpe en un temps déraisonnable… Fourrure et mécanique, donc. Ces deux objets, apparemment antinomiques, résonnent de concert, si l’on écoute bien : une vibration métallique et cruelle, objets de désirs et de nuisance, olfactivement similaires, qu’une parenté symbolique relie, produits pétroliers et bain de tannage des peaux (Alun et sulfate d’Alumine : pouah). L’animation de la machine rendra l’objet hybride encore plus menaçant. Mais chut, je ne dévoilerai pas plus les pièces surprenantes qui composent cette exposition… Artelinea s’est contenté pour l’heur d’imaginer d’après le projet de l’artiste le PPCM en antre obscur et odorant d’un garagiste fatal et brutal… plutôt asocial, un braconnier bancal…

De cette exposition personnelle au PPCM, on rebondira sur un nouvel espace, « Zone de turbulences », rue Salomon Reinach, avec trois des amis artistes d’Annlor, Jérémie Dauliac, Didier Hébert-Guillon et Amandine Zaïdi, invités à prendre possession du «Pavillon meublé» dont parle l’annonce immobilière sur le flyer. ( verso).

L’after sera bien entendu après… le vernissage au PPCM.

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Expositions du 25 septembre au 16 octobre 2010
Ouverture du jeudi au samedi, de 15 à 19 h et sur rendez-vous
Vernissage le samedi 25 septembre au PPCM à partir de 18 h
puis départs en convoi dès 20 h en Zone de turbulences //21 rue Salomon Reinach // 30000 Nîmes
Renseignements : 04 66 80 23 95 / 06 74 95 45 91 / 06 30 79 15 83
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ARTELINEA au PPCM // 51 rue des Tilleuls // 30000 Nîmes
http://artelineha.wordpress.com – Tél. 04 66 80 23 95 // 06 74 95 45 91
Avec le concours de la préfecture de région du Languedoc-Roussillon – Direction régionale des affaires culturelles, du Conseil régional du Languedoc- Roussillon et du Conseil général du Gard

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Entretien Artelinea//Annlor Codina, le 9 septembre 2010

Chère Annlor,

Il nous semble qu’au PPCM, vous vous êtes sentie en pays de connaissance, que vous avez reniflé la bonne vieille odeur d’atelier comme celui de votre père, dont vous parlez dans la présentation de votre travail. Parlez-nous de votre première impression ?

J’ai effectivement reniflé l’odeur d’atelier, pas forcément bonne d’ailleurs, plutôt âcre. J’ai imaginé un garage des années 80, en voyant la tapisserie du style Papier peint des Iles, plage de palmiers à Hawaii -décrépie- de l’entrepôt et le bureau vitré à l’entrée.

Pourriez-vous comparer votre installation au PPCM comme une T.A.Z. (une zone autonome temporaire) qui occuperait provisoirement un territoire et le dissoudrait ensuite, dès qu’il sera répertorié ?

Non, bien que le romantisme lié aux utopies pirates est tentant, je ne compare pas l’installation au PPCM à une T.A.Z,. puisque logiquement elle devrait se dissoudre dès réception des visuels annonçant l’évènement.
Je propose plutôt au visiteur de pousser la porte entrouverte d’un territoire vidé momentanément de son/ses occupants…

Vous semblez adepte de l’infiltration du quotidien et de ses objets, vous dites que vous y insufflez une dose de merveilleux !? Cet enchantement serait-il du côté de celui du Joueur de flûte de Hamelin, qui de dératiseur devient tueurs d’enfants au bout du conte ?

(rires) J’aime beaucoup cette analogie.
Effectivement, dans mon travail, le merveilleux flirte souvent avec le monstrueux.

Vous affirmez prendre en considération la déambulation des visiteurs, parlez-nous de ce concept d’acteurs-objets, d’interaction avec les dispositifs que vous et vos invités en Zone de Turbulences affirmez mettre en pratique.

En proposant une installation, la prise en compte de la déambulation des spectateurs devient une évidence. Ici je leur propose d’interagir dans le processus compositionnel,  je les invite à faire dérailler le système. C’est parce que ce rapport dispositif/visiteurs m’intéresse que je propose cette arrière salle – salle de bal comme un dispositif à expérimenter : le visiteur « se performe » collectivement et de manière exploratrice et ludique.
Dans nos sociétés contemporaines de l’ultra-performance, réintroduire ce mot d’ordre dans le champ de l’art pour l’exploiter d’une autre manière ludique ou anxiogène un peu à la manière d’un film,  vecteur d’émotions, me fascine.
Le concept d’objet-acteur est lié à la mécanisation de l’objet, qui modifie ou non son usage, sa fonction. L’objet acquiert une autonomie, il devient performeur. La mise en boucle répétitive de son activité relève alors de l’absurde.
Pour l’ouverture de cette « Zone de turbulences », j’ai évidemment choisi des artistes dont les préoccupations artistiques m’interpellent. Les propositions d’Amandine, Jérémie et Didier interrogent à la fois cette idée d’objets performatifs et la relation regardeur-dispositif. Chacun à sa manière, ils construisent une anomalie dans la circulation des discours, des objets et des codifications.



Filed under: expositions Tagged: after, annlor codina, art contemporain, arteline ha, école d'art Tarbes, école des beaux-arts Montpellier, DRAC LR arts plastiques, exposition, garage, immobilier, installations, l'arrière du garage, languedoc-roussillon, Nîmes, pavillon meublé, PPCM, quotidien

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