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« Jewish Connection » prix Révélation au Festival de Deauville

Par Mickabenda @judaicine

Judaiciné-Jewish Connection 3Basé sur une histoire vraie, Jewish Connection est un petit film aussi inattendu que précieux.
Le film raconte l’histoire vraie de Sam Gold, un jeune juif orthodoxe un peu désœuvré qui se retrouve malgré lui dans un trafic d’ecstasy entre New York et l’Europe. Alors qu’il est rejeté par sa propre famille, le jeune homme en trouve une deuxième avec les trafiquants, juifs en marge, et gravit peu à peu les échelons du système.

Découverte d’un nouveau monde, choc des cultures, un jeune garçon hassidique avec son look tout droit sorti de l’Ukraine du siècle dernier avec des filles, de la drogue, négociant avec un magnat de l’ecstasy à Amsterdam.

Avec Jesse Eisenberg (Zombieland) dans le rôle principal, le film est multiple posant parfois un regard presque documentaire sur les rites et prières des juifs orthodoxes de New York et une patte branchouille et plus stylisée dans les boîtes de nuit d’Amsterdam.
Le ton se veut cependant toujours décalé, nous rappelant constamment le ridicule et le côté artisanal de ce mini-réseau.

Le choc des cultures, d’Une Etrangère parmi nous à Mariage à la grecque, est un ressort connu et efficace. Ainsi, on ne s’ennuie pas une seule minute, les personnages sont suffisamment sympathiques et complexes pour qu’on s’attache à eux.
Le traitement, de l’aveu du réalisateur, est parfois léger, la connivence s’installe, et un lien se crée automatiquement avec le spectateur sur l’universalité de l’envie de prendre son envol.

Sortie en France mercredi 23 février 2011

Conférence de presse avec Kevin Asch

Pourquoi avoir choisi de raconter cette histoire?

C’est mon rêve d’être un réalisateur. Certains enfants veulent astronautes ou pompier. Moi, c’est ça. Tout ce que j’ai fait jusqu’ici, c’était pour accomplir ce but. Je serais prêt à réaliser n’importe quoi. Mon collègue Danny m’a raconté cette histoire il y a 5 ans et je n’arrivais pas à m’enlever de la tête l’image de ce juif hassidique dans un night-club, de la juxtaposition de ces deux mondes. C’est une culture peu explorée au cinéma. Et au fur et à mesure, c’est devenu le premier film idéal. C’est l’un de ces projets qui vous tombe du ciel.

Quelles ont été les réactions de la communauté juive orthodoxe ?

La communauté hassidique ne voit pas de films. Les orthodoxes eux en voient. 95 % de ceux à qui j’ai parlé ont été extrêmement réceptifs. Les autres ont une réaction négative à cause de l’histoire controversée. Je suis sûr qu’ils sont venus voir le film en se disant dès le départ qu’ils n’allaient pas l’aimer.
J’ai essayé d’être honnête. Quand on veut dire du bien de quelque chose, on est obligé d’évoquer le mal aussi. J’ai voulu faire un portrait du point de vue de la communauté, une communauté dans laquelle il y a peu de soutien pour les individus. Le poids de la communauté est très fort. D’où la fin. Il peut communiquer avec son père. C’était important de raconter cette histoire d’un point de vue à l’intérieur, à hauteur d’hommes, pas une question de groupes. Les individus ont le même genre de problèmes que tout le monde. Il fallait briser ces conventions. Il revient du monde séculaire avec ce qu’il a appris et son père est prêt à l’écouter. C’est le sens de la dernière scène.

Pourquoi traiter le sujet de cette manière-là ?

C’est un drame. Les plus grands drames donnent les meilleures comédies. Les deux sont liés. J’ai pris ce film au sérieux. L’histoire du film, c’est celle d’un poisson hors de l’eau. Ce genre de situation appelle la comédie. Il y a beaucoup d’ironie à propos de ce jeune homme très religieux et ce monde extrême des night-clubs. J’ai fait appel à l’humour avec Jesse Eisenberg parce que quand le public rit, ça nous permet de nous sentir plus liés au personnage. Ça rend la communauté moins distante et le drame n’en devient que plus fort. C’était un choix très conscient sans pour autant sous-estimer le fait que ce soit une histoire vraie et sérieuse.


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