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l'ouverture de la chasse

Publié le 15 septembre 2010 par Dubruel

OUVERTURE DE LA CHASSE

Samedi après-midi,

Balthaz

Eut l’occase

D’admirer six perdrix

Pénardes, déambulant

Sur son bout de prairie.

Spectacle autant

Délicieux qu’inédit !

Dimanche matin, revenant de l’Eucharistie,

Célébrée à dix lieues de chez lui,

Baltha eut un éclair de génie :

« Des aviculteurs complaisants,

Voire prévenants

Avaient déposé

Par monts et par vaux

Des centaines de perdreaux

Domestiqués, bien engraissés 

Afin de satisfaire

Au plaisir navrant

De chasseurs débutants.

Ces apprentis jeunots ne sachant

Tirer qu’à bout portant 

Des oiseaux immobiles, innocents.

Ou pis, il s’agirait d’éviter aux tueurs chevronnés,

S'étant armés de mitraillettes et de chevrotines,

De rentrer bredouille

De présenter leur déplorable trombine

Et de prendre en plus dans la poire: "celui-là, quelle nouille !"

Non, la chasse n’est plus un sport.

Les chasseurs sont des assassins, des porcs.

Les oiseaux n’ont plus le droit de vivre à l’état sauvage

Et de se tirer vite fait au moindre coup de fusil,

Echappant ainsi à la mort ou la paralysie.

Baltha explique ces massifs et soudains arrivages 

De viande fraîche. Cette manière de faire

A été conçue

Par l’Armée du Salut

Pour distraire les loqueteux durant l’hiver

Et satisfaire le penchant diabolique

Des hommes sanguinaires,

En fait, la vérité est pire. La voici :

Elle est épouvantable.

Dimanche soir, à table,

Baltha écoute les nouvelles

Officielles

Transmises par Radio-Bleue-Poitou.

Ce media touche à tout

Révèle que les chasseurs

Ont passé un deal

Habile mais imbécile

Avec les éleveurs de volatiles.


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