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Quincaillerie à tous les étages

Publié le 16 septembre 2010 par Marc Lenot

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À tous les étages, c’est un peu ce que j’espérais en lisant le titre : “Courant d’art au rayon de la quincaillerie paresseuse“, et j’ai commencé à chercher au sous-sol et à demander aux vendeurs de quincaillerie, qui n’en savaient rien. En fait, c’est dans la rotonde, au 5ème étage du BHV que sont regroupées (jusqu’au 30 octobre) une quinzaine de sculptures d’artistes contemporains faites à base d’objets ordinaires, objets qu’on peut trouver sans doute au sous-sol, justement. C’est bien évidemment sous l’égide du Porte-bouteilles que s’est fait cette exposition. Ça pourrait n’être qu’un prétexte amusant ou lourdingue, mais c’est somme toute sympathique, sans prétention (même si le discours des commissaires, Bernard Marcadé et Mathieu Mercier, en rajoute sur la filiation duchampienne) et quelques pièces, créées ou ‘réactivées’ avec des objets BHV à peine transformés (des noeuds sur une corde), sont même très bien, car elles font rire et rêver. Le BHV est, en fait, un magasin pour artistes et pour amateurs d’art, et ce serait sûrement mieux si les oeuvres étaient disséminées dans le magasin, sous les regards étonnés des chalands, au lieu d’être confinées dans cet espace d’art.

Le célèbre petit vélo (Sans titre) de Richard Fauguet, immobilisé par des dizaines d’antivols multicolores, est une pièce dont l’excès amuse, puis interroge (sécurité, protection de la propriété), mais c’est aussi une pièce jubilatoire, éclatante, sensuelle (sur le plus vieux pont de Rome, Ponte Milvio, est couvert de milliers de cadenas attachés là par des couples amoureux). L’enfourcher et s’enfuir au rayon audiovisuel ?

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Le Cousin par alliance, de François Curlet, n’est qu’une chaîne de vélo dessinant un petit bonhomme joyeux dansant dans les rayons du soleil. La simplicité de ce dessin dans l’espace découle de La Linea du dessinateur italien Osvaldo Cavandoli, dessin très simple d’un bonhomme sur
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une ligne dans une série télévisée qui connut 90 épisodes dans les années 1970 (et à la fin, toujours, le bonhomme, râleur ou enjoué, tombait dans le vide). Franck Scurti s’en est aussi inspiré, dans une pièce plus virulente, sur fond de cours boursiers, et Curlet lui rend aussi hommage. 

Enfin, Delphine Coindet nous permet, peut-être, de nous échapper ailleurs, dans les combles du magasin. Il suffit de grimper à la Corde.

Photos de l’auteur. François Curlet et Delphine Coindet étant représentés par l’ADAGP, les photos de leurs pièces seront retirées du blog à la fin de l’exposition (vous pourrez toujours voir la pièce de Curlet sur son site).


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