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Laurent Mauvignier - Loin d'eux

Par Clarac
Laurent Mauvignier - Loin d'euxEditeur : les Éditions  de Minuit - Date Parution : 04/09/2002 - 128 pages
Lorsque Luc est parti, ses parents, Jean et Marthe, ont pensé que c’était mieux pour eux trois. Gilbert et Geneviève, son oncle et sa tante, eux aussi ils y ont cru. Mais pas Céline, sa cousine.
Elle, c’est la seule qui n’a pas été surprise, la seule à avoir craint que ce qui en Luc les menaçait tous finisse par s’abattre sur eux.

Il s'agit de la quatrième de couverture et je trouve (pour une fois) qu'elle donne juste les éléments qu'on  a besoin de savoir. Les explications viendront au fur et à mesure, distillées par les pensées de ces six personnages. 
Roman polyphonique par excellence, ce livre nous dévoile le pourquoi de l'absence de Luc par les monologues des personnages,  Luc compris. 
C'est  vrai qu'à la maison, la situation  était un peu tendue. Jean, le père n'acceptant  pas que son fils ne cherche pas un vrai travail. Des reproches signifiés par des silences pesants,  des regards, des gestes. Alors quand Luc est parti à Paris pour  travailler comme serveur, chacun a crû, espéré qu'enfin Luc avait une vie. 
On devine très vite ce qui s'ets passé et pourquoi Luc est définitivement absent. Suite au drame, les mots ne viennent toujours pas ou ce sont des demi-mots, les personnages n'osent toujours pas parler, dire, crier ce qu'ils ont  sur le cœur.
On assiste impuissant à leur souffrance, ils s'emmurent dans les silences, dans les remords et les regrets qui les rongent de l'intérieur. Les fameux si on avait su arrivent mais trop tard.
J'ai lu ce livre en apnée. J'ai été touchée par cette histoire car ce livre a trouvé de nombreux échos en moi. Mes parents sont issus de cette génération où l’on ne parle pas de certains sujets, où les tabous sont nombreux et légions.
Une lecture forte qui montre ô combien les mots dits sont importants. L’écriture de Laurent Mauvignier est magnifique.
Un coup de cœur... 
Et voilà, maintenant les miettes sur lesquelles il faudra survivre. Mon silence à moi pour cimenter sa tristesse à elle, être là toujours et supporter de se taire là où jusqu'à maintenant, je n'avais su qu'aboyer  putain de merde,  manger mes gros mots et les avaler tous, au fond, qu'on n'en parle plus (...)
Pourquoi n'a t-il rien  dit,  pas parlé avec nous, pourquoi ce sourire alors et ces je vais bien je pense à vous  dans les lettres, si les mots étaient faux, si en lui c'est autre chose qui parlait, des mots qu'il n'a jamais poussés vers les autres, vers nous. Il ne nous croyait pas capable de ça, comprendre.



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