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Rentrée littéraire 2010, La vie adulte de Virginie Mouzat

Par Mango
Rentrée littéraire 2010, La vie adulte de Virginie MouzatLa vie adulte ne s’atteint pas facilement mais par degrés généralement. Ici cependant, la narratrice revit ce passage violent de ses 14 ans quand,  avec  son frère,  elle a été contrainte de quitter l’enfance douillette et choyée  d’une jeune adolescente de  la banlieue ouest, le soir où sa mère chérie et admirée, sans crier gare, n’est plus jamais rentrée dans son foyer. Sa première réaction : son changement de prénom !  Ce sont les premières lignes du récit : « Je ne m’appelle plus Dominique. Je m’appelle Nathalie. C’est ce que j’ai dit à mon père. Il a dit « Et pourquoi plus Dominique, ma chérie ? – Parce que maintenant ce sera Nathalie-ma-chérie », j’ai dit. Il a souri. Il sourit facilement. Nous sommes dans la cuisine, en bas. Il est debout. Il reste debout, il me regarde. Il ne répond pas.  A cet instant le temps s’arrête sur lui, sur moi. » … « Ma mère était partie. Volatilisée. Je l’imaginais portant son vison jour et nuit, accrochant la lumière des phares sur sa fourrure sombre, jambes nues déjà."Une histoire triste d’abandon qui se résume en peu de  mots mais qui, par la magie du verbe,  du style, de l’écriture, du talent de la romancière résonne longtemps  comme une petite musique aigrelette et nostalgique,  une sonnerie de portable dans une maison vide . une chanson ancienne à moitié oubliée.Virginie Mouzat dont c’est le deuxième roman après  « Une femme sans qualités », en 2009,  raconte ici la disparition volontaire mais inattendue d’une mère, un beau soir de mars . Le père, le frère aîné et la narratrice, l’attendront longtemps avant de réorganiser tant bien que mal leur quotidien. La fin explique un peu l’énigme sans davantage s’appesantir, simplement en replaçant un peu mieux l’incident dans le cours de l’histoire d’une génération, à Paris, après 68.
Je croyais ne plus aimer les romans trop intimistes, nombrilistes  si nombreux depuis quelque temps mais celui-ci brille par l’ absence de sentiments violents, par  l’attente quotidienne mais sans paroles qui finit par s’installer au milieu de l’incompréhension générale,  la résignation et le besoin de continuer sa propre vie à son tour sur de nouveaux chemins.  Un beau récit, qui surprend, attriste et séduit en même temps. J’ai aimé.  
La vie adulte de Virginie Mouzat  (Albin Michel (août 2010), 133 pages)  Merci aux éditions Albin Michel et à Ulike pour ce livre  Ont présenté ce livre:Stephie , Diddy , Cynthia  et qui d'autres?

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