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Joyeux FRED NOËL !

Par Tom

On osait même pas en rêver et pourtant… "Frère Noël" ("Fred Claus") l’a fait ! Loin des comédies nunuches célébrant le doux esprit de Noël à grand renfort de guimauve, de sucreries collantes et de gags boiteux, la nouvelle comédie décapante de David Dobkin égratigne, juste comme il faut, le mythe du Père Noël. Pas de (trop gros) blasphèmes donc à l’horizon, mais une grande aventure brassant très large et jonglant aussi bien avec le merveilleux, l’humour insolite, une belle tranche d'émotion et l’intervention de truculents acteurs dans des rôles assez explosifs !

Tout commence, il y a bien longtemps, dans une maison isolée dans une forêt. Une femme (Kathy Bates) met au monde son deuxième enfant, Nicolas. Celui-ci est déjà rondouillet et dégage une plénitude magique. Les parents du petit Nicolas sont conquis dès le premier regard ! Le frère de Nick’, Frédéric, fait la promesse d’être le plus gentil des frères. Malheureusement, il est plus facile de faire une promesse que de la tenir &, aux cours des années, Fred va être de plus en plus amer à l’égard de son frère qui, incarnant la bonté même, fait l’admiration de maman Noël. A l’âge adulte, Fred (Vince Vaughn) s’installe aux Etats-Unis alors que son frère (Paul Giamatti), devenu le célèbre Père Noël - celui que les enfants adulent - travaille d’arrache-pied, au Pôle Nord, pour préparer la grande distribution de Noël qui approche à grands pas. Par un concours de circonstances, Fred est embauché par son célèbre frère pour l’aider dans ses préparatifs. La venue de Fred au Nord coïncide avec celle d’un obscure Manager commercial, Clyde (Kevin Spacey), bien décidé à délocaliser, au Pôle Sud, la fabrique de jouets du Père Noël…

Avec "Serial Noceurs", le réalisateur David Dobkin vitriolait à grands renforts de gags, parfois salaces, la magie du mariage. On aurait pu craindre le pire en apprenant que c’était au tour de la magie de Noël de passer à la casserole. Finalement, le résultat est plus sage, très convaincants & même tout simplement époustouflant ! Avec beaucoup d’inventivité, Dobkin et les scénaristes Dan Fogelman ("Cars") et Jessie Nelson ("Because I Said So", "Une Vie à deux") parviennent à célébrer la fête de Noël en combinant un humour farceur certain à un souffle, généreux et gratifiant, de bons sentiments.

Dans le rôle du Tchatteur de service, Vince Vaughn n’a pas perdu de sa superbe & prend même la sage décision d’insuffler un peu plus de self control et d’humanité à son personnage : le frère du Père Noël, aux allures de Gulliver, qui ne supporte pas les fêtes de fin d’année & qui a été, continuellement, rabaissé par une mère préférant son cadet.

Changement de registre ahurissant pour l’excellent Paul Giamatti qui, après avoir campé un tueur sadique dans "Shoot’Em Up", rentre dans le costume du célèbre Père Noël. Impérial à l’écran, Giamatti n’occupe pourtant pas le premier rôle & laisse la vedette à Vaughn et à son acolyte, le lutin Willy, alias John Michael Higgins ("La Rupture").

Les actrices Miranda Richardson (l’épouse du Père Noël), Rachel Weisz (la copine de Fred), Elizabeth Banks (l’assistante du Père Noël) et Kathy Bates (la maman du Père Noël) composent un casting féminin élégant et varié !

Hormis ces nombreux clins d’œil à la fête Noël (lutins, reines, pays magique et illuminé,…), "Frère Noël" explore également des thématiques beaucoup plus terre-à-terre et, parfois donc, moins réjouissantes comme la délocalisation des "entreprises", les familles bancales, les drames sociaux et affectifs,… Mis bout à bout, avec des séquences plus légères et joyeusement dingues, ces petites analyses de notre société actuelle ne font que renforcer ce spectacle digne d’intérêt qu’il serait dommage de cataloguer d’entrée de jeu comme une mauvaise "farce" de Noël.

Magie, humour sacripant, réflexions intuitives, émotions fortes,… tout est réuni ici pour passer une fin d’année des plus excellentes avec un long-métrage émoustillant nos zygomatiques. "Frère Noël" m’a plus que séduit, il m’a diablement enchanté ! Dans ce profond élan de générosité et de bons sentiments, on est prêt à tout… Même à pardonner quelques petites idées un peu trop loufoques comme la présence de trois lutins-ninjas destinés à assurer la protection du Père Noël.

Ne rater surtout pas le rappeur Ludacris en lutin DJ, ni la séance d’entraide destinée aux frères anonymes de célébrités : vous y croiserez notamment Frank, le frère de Sylvester Stallone, le double de l’ancien président américain Bill Clinton & Stephen Baldwin qui semble vivre difficilement dans l’ombre de sa "star de frère", Alec. Rassurez-vous c’est juste pour rire !

Tout aussi extraordinaire : on retrouve un Kevin Spacey, tout droit sorti du film "Swimming with Sharks" (1994), jouant les Grinch’s de Noël, qui cache un lourd et triste secret. Le petit clin d’œil au super héros Superman est diablement irrésistible. Pour rappel, Spacey joue le méchant Lex Luthor dans "Superman Returns"...

Quoiqu’on en dise, "Fred Claus" est une espiègle bombe au lait de poule qui se déguste sans la moindre modération. A votre bonne santé & Bonne Année !

Un extrait...

Un second extrait...


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