Camp de Myard : nos cités de datent pas d'hier !

Tout le monde connaît le pays de l'Auxois (Pagus Alesiensis à l'époque carolingienne) pour sa célèbre cité éponyme Alésia, modeste capitale des Mandubiens, dont l'Histoire a fait l'un des hauts lieux de l'Europe.Mais peu de Gaulois savent que s'y trouve également, sur les hauteurs de Vitteaux, un éperon barré antérieur à l'époque gauloise, sur lequel subsistent des fortifications en dur parmi les plus vieilles d'Europe et du monde. C'est dès le Néolithique moyen, vers 3800 av. J.-C., que des hommes occupent de manière permanente ce plateau calcaire : défriché, notamment par écobuage, il permet culture et élevage. Une communauté s'y installe et bâtit un rempart de pierre sur le côté le plus accessible ; les autres sont protégés par des falaises et de fortes pentes.Une nouvelle occupation du site, au Bronze final, vers 900-800 av. J.-C., va donner un nouvel aspect à l'architecture du site : de hauts murs de pierres sèches sont édifiés sur les vestiges de l'occupation du Néolithique ; ces murs sont renforcés de larges tours carrées, encore partiellement visibles aujourd'hui. A l'intérieur, l'habitat s'appuie sur la muraille ; il s'agit de maisons de bois et d'argile, courantes dans l'Europe proto-historique.C'est ainsi qu'il y a presque 3000 ans, des hommes bâtirent une véritable cité fortifiée, en plein coeur de ce qui allait devenir la Gaule. Défendre sa terre, telle a toujours été la préoccupation fondamentale du sédentaire, héritier de générations d'hommes qui lui ont donné toute sa valeur et en ont légitimement reçu les fruits. Loin d'être une "contrainte" ou une entrave dont il convient de se "libérer", la vie communautaire est le bien le plus précieux dont dispose l'homme véritablement libre, c'est-à-dire capable de peser sur son propre destin.A. P.