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Interpol, un cri au coeur de la nuit

Publié le 13 septembre 2010 par Albumsono
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Interpol - Interpol

« Dreams of long life / What safety can you find ? » Dès les premières notes, les premiers mots, on entre dans le nouvel album éponyme d’Interpol comme on entrerait dans une forêt la nuit. La peur au ventre. Sans aucune sécurité. La menace rode partout, portée par des guitares tranchantes. Les couches de sons sont empilées, l’atmosphère dense. Les rythmiques dévalent à toute vitesse au premier plan. La voix du chanteur, Paul Banks, est là, posée, débordante d’angoisse.

On avance doucement pour trouver quelques espaces plus clairsemés. Des tempos plus lents, quelques notes de piano. Mais l’ambiance générale reste la même. Lourde. Nous voilà dans cette forêt pris d’un malaise existentiel. «  I only ever lie to make you smile. » Mais peu à peu, un phénomène étrange. Nos yeux se font à l’obscurité. On découvre ça et là quelques douceurs cachées. Des chœurs qui montent vers le ciel. « I want to stay magical. » Lights. Lumière. Nous voilà léger. Presque chantant.

Dernières branches

Sauf que l’accalmie sera de courte durée. Barricade. La meute est de retour, à nos trousses. Plus intense que jamais. Paul crie. « There’s no more tears to cry. » Nous voilà en danger. Comme mis à nu. Always Malaise (The Man I Am). La voix tremble, la musique vacille. Et se termine sur une batterie que rien n’arrête. Un métronome qui déchire le peu qui nous restait. Un chaos destructeur à partir duquel tout peut se reconstruire. « As heel I heal / I’ll do it again / Over and over and over and over ».

La douceur des notes de piano de nouveau. Les guitares plus claires. La détresse dans la voix. Nue. A l’état brut. « There’s nowhere to stay. » La forêt nous a vaincus, l’être aimée est perdue. On se raccroche aux dernières branches. « Baby who is this guy? /Does he say that he'd like to know you ? » En arrière-plan, l’orage gronde. Et là, le miracle. On devrait être plus bas que terre. A ramasser à la petite cuillère. Mais les cordes nous élèvent. Quelques mots en espagnol. Léger de nouveau, au cœur du malaise. « And it raised me ». Comme une révélation. L’épreuve était dure, elle nous a grandis.

KidB

 


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