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Hors la loi

Par Giuglio
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RÉSUMÉ:

Chassés de leur terre algérienne, trois frères et leur mère sont séparés.

Messaoud s’engage en Indochine.

A Paris, Abdelkader prend la tête du mouvement pour l’Indépendance de l’Algérie et Saïd fait fortune dans les bouges et les clubs de boxe de Pigalle.

Leur destin, scellé autour de l’amour d’une mère, se mêlera inexorablement à celui d’une nation en lutte pour sa liberté...

MON AVIS:

Le film de Rachid Bouchareb a provoqué la polémique lors de sa projection au dernier festival de Cannes et l'on comprendra aisément pourquoi en le visionnant.

En effet: ce film dérange quoi que l'on pense sur cette guerre d' Algérie qui longtemps s'est refusée à dire véritablement son nom.

Oui c'était bien une guerre, pas de simples évènements.

Guerre de décolonisation ou non!

Quels que soient, la nature et l'origine d'un conflit armé: une guerre (...)c'est "sale"(..) comme le disait très justement David Fontaine dans le Canard Enchainé de ce mercredi.

Les combats font des victimes dans les deux camps , des morts, des humiliés, des traumatisés, des nostalgiques, des familles détruites et/ou abimés à jamais.

"Hors la Loi" ne prend pas partie, ni pour le FLN ni pour l'État Français.

Les deux camps ont été prolixes d'atrocités qu'il est inutile d'énumérer ici dans le détail.

Le film rend compte sous forme romancée d'une réalité historique dont on passera sur quelques petites erreurs de dates.

Je suis sorti mal à l'aise comme sans doute les autres spectateurs et probablement tous les protagonistes de cette période.

La violence des faits, n'en doutons pas, est tout simplement "dégueulasse" pour employer un terme familier plus approprié à la réalité.

Il serait temps de prendre du recul  hors des querelles partisannes, reconnaître enfin de part et d'autre la réalité dans toutes ses dimensions et l'atrocité d'un déchirement des populations dont les responsabilité partagées des crimes ne peuvent s'excuser ni dans un camp ni dans l'autre.

Hier matin le réalisateur était invité à un débat en direct sur France-Inter pour la sortie de son film.

Tous: historiens, journalistes, auditeurs semblaient d'accord pour dire qu'un débat ouvert sur le sujet de la décolonisation devait se poursuivre.

Certains proposaient la création indispensable d'un musée retraçant les divers épisodes de la guerre d'Algérie

Pouvoir en débattre en toute sérénité et objectivité permettrait une fois pour toutes la prise en compte globale et non partisanne d'une guerre qui continue de traumatiser notre peuple y compris les générations qui ont succédé ; qu'il  s'agisse de citoyens français d'origine, de  "PN"ou  d'origine Algérienne devenus citoyens Français à part entière.

Il est nécessaire de comprendre que la colonisation d'un pays est avant tout la négation de l'existence du colonisé ...

Si ce film a fait polémique et dérange ; il apparaît cependant indispensable et comme facilitateur de la compréhension historique  d'une période qui reste encore douloureuse à évoquer pour de nombreux compatriotes.

Le film de Rachid Bouchareb a le mérite, je le répète, de montrer qu'une guerre c'est avant tout sale.

Bien écrit, bien filmé, remarquablement  interprété avec un rythme particulièrement  équilibré et soutenu "hors la loi" contribue à sa façon  à la compréhension de notre histoire récente.

À voir sans aucun doute!

Avertissement pour les âmes sensibles: certaines scènes de violence peuvent heurter le spectateur

LIEN EXTRAITS VIDÉOS (2)

FICHE TECHNIQUE:

Réalisé par Rachid Bouchareb

Avec Jamel Debbouze,

Roschdy Zem,

Sami Bouajila, plus

Long-métrage français , algérien , belge .

Genre : Historique


Durée : 02h18min

Année de production : 2010


Distributeur : StudioCanal


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